La France vient de connaître un véritable tremblement de terre politique. Quelques heures seulement après l’annonce des résultats des élections européennes, qui ont vu la majorité présidentielle largement distancée par le Rassemblement National, Emmanuel Macron a pris une décision lourde de conséquences : dissoudre l’Assemblée nationale. Une première sous la Ve République depuis Jacques Chirac en 1997.
Macron joue son va-tout
Face à l’échec cuisant de son camp, réalisant un score de seulement 14,9% contre 32% pour le RN de Jordan Bardella, le Chef de l’État a donc décidé d’en appeler au peuple en convoquant des élections législatives anticipées. Un pari risqué pour celui qui ne disposait déjà que d’une majorité relative à l’Assemblée depuis juin 2022. Emmanuel Macron l’a martelé dans son allocution : il refuse de voir les nationalistes et les démagogues menacer l’avenir du pays.
L’issue du scrutin européen «n’est pas un bon résultat pour les partis qui défendent l’Europe», a insisté le président, dénonçant la «montée des nationalistes et des démagogues (qui) est un danger pour notre nation».
Emmanuel Macron
Conséquences immédiates
Concrètement, ce recours à l’article 12 de la Constitution signifie que les Français sont à nouveau appelés aux urnes pour élire leurs 577 députés, seulement un an après le précédent scrutin. La dissolution met aussi un coup d’arrêt brutal à tous les travaux parlementaires en cours :
- Les débats sur les textes de loi, comme celui sur la fin de vie, sont stoppés net
- Les commissions d’enquête voient leurs travaux interrompus
- La nouvelle législature repartira de zéro une fois la nouvelle assemblée élue
Un scrutin à haut risque
Les élections législatives anticipées auront lieu les 30 juin et 7 juillet prochains. Et le moins que l’on puisse dire, c’est que tous les scénarios sont ouverts, y compris les plus inquiétants pour Emmanuel Macron. Avec un RN porté par sa victoire aux Européennes et une gauche qui tentera de refaire son unité comme en 2022, la macronie part avec un sérieux handicap. Son avenir politique est plus qu’incertain.
Nous sommes prêts à exercer le pouvoir si les Français nous font confiance.
Marine Le Pen, cheffe de file des députés RN
La France se dirige donc vers des élections législatives sous haute tension, qui s’annoncent comme un “troisième tour” de la présidentielle. Emmanuel Macron joue très gros dans cette partie de poker menteur. En cas de victoire, il pourrait retrouver une majorité pour gouverner. Mais en cas de défaite, c’est une cohabitation ou même un blocage institutionnel qui pourraient paralyser le pays. Les prochaines semaines s’annoncent décisives pour l’avenir politique de la France.