Le président élu des États-Unis Donald Trump vient de frapper un grand coup en nommant Kash Patel, 44 ans, au poste stratégique de directeur du FBI. Une décision qui en dit long sur les intentions du futur locataire de la Maison Blanche vis-à-vis de la police fédérale.
Kash Patel, l’homme de confiance de Trump
Ancien conseiller à la sécurité nationale et chef de cabinet au Pentagone sous le premier mandat de Trump, Kash Patel est un fidèle parmi les fidèles du 45ème président. « Kash est un juriste, enquêteur et combattant de l’«Amérique d’abord» brillant, qui a passé sa carrière à dénoncer la corruption », a déclaré Donald Trump pour justifier son choix.
Mais au-delà de ses compétences, c’est surtout pour sa loyauté sans faille que Kash Patel a été choisi. Partisan de longue date de Trump, il n’a pas hésité par le passé à s’attaquer au « Deep State » et à dénoncer un supposé complot anti-Trump au sein du FBI et du ministère de la Justice.
Les projets radicaux du nouveau patron du FBI
Dès sa prise de fonction, Kash Patel compte mettre en œuvre une réforme en profondeur de la prestigieuse agence. Lors d’une interview en septembre, il a annoncé vouloir supprimer purement et simplement le pôle renseignement du FBI :
Je fermerais le bâtiment Hoover du FBI dès le premier jour et je le rouvrirais le lendemain en tant que musée de l’«État profond». Je prendrais les 7 000 employés qui travaillent là et les enverrais à travers l’Amérique pour traquer les criminels.
Kash Patel, nouveau directeur du FBI
Une menace à peine voilée de faire un grand ménage idéologique au sein du Bureau. Patel souhaite recentrer le FBI sur ses missions de police judiciaire et priver l’agence de ses capacités de renseignement intérieur, jugées politisées et déloyales envers Trump.
Christopher Wray sur le départ
Cette nomination sonne comme un désaveu cinglant pour l’actuel directeur du FBI Christopher Wray, pourtant un républicain nommé par Trump lui-même en 2017. Malgré un mandat courant théoriquement jusqu’en 2027, Wray devrait être prochainement remercié.
Ses relations avec le président élu se sont considérablement dégradées depuis la perquisition du FBI dans la résidence de Donald Trump à Mar-a-Lago en août dernier. Trump n’a jamais pardonné à Wray d’avoir autorisé cette opération visant à récupérer des documents classifiés.
Chad Chronister, shérif de Floride propulsé à la tête de la DEA
Dans le même temps, Donald Trump a annoncé la nomination de Chad Chronister, shérif en exercice en Floride, au poste de directeur de la DEA, l’agence anti-drogue américaine. Sa mission prioritaire sera de lutter contre les cartels mexicains et d’endiguer le flot de drogues à la frontière, en particulier le fentanyl, responsable de plus de 70 000 morts par overdose en 2023.
Avec ces nominations, Donald Trump place des hommes de confiance aux postes clés du maintien de l’ordre et de la sécurité intérieure. Le président élu semble déterminé à imprimer sa marque et à reprendre en main les agences fédérales dès son retour à la Maison Blanche le 20 janvier prochain.
Reste à savoir si cette reprise en main musclée du FBI et de la DEA se fera au prix d’une politisation accrue de ces institutions. Les démocrates ne manqueront pas de dénoncer une dérive autoritaire et une atteinte à l’indépendance des agences fédérales. La présidence Trump s’annonce d’ores et déjà sous haute tension.
