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Polymarket dans le viseur du FBI : le domicile du PDG perquisitionné

Coup de tonnerre pour Polymarket : le FBI a perquisitionné le domicile de son PDG. La plateforme de prédiction politique est visée par une enquête du DoJ. Son immense succès lors des élections 2024 en serait-il la cause ? Découvrez les dessous de cette affaire qui ébranle le monde des crypto-monnaies.

Mercredi dernier, une opération choc a secoué le monde des crypto-monnaies. D’après des sources proches du dossier, des agents fédéraux ont mené une perquisition au domicile de Shayne Coplan, le PDG de Polymarket. Ce marché de prédiction décentralisé avait connu un succès fulgurant lors des élections présidentielles américaines de 2024, avec des paris se chiffrant en milliards de dollars. Mais cette soudaine notoriété semble avoir attiré l’attention des autorités.

Une enquête du Département de la Justice

Selon les informations obtenues par plusieurs médias, le Département de la Justice (DoJ) a ouvert une enquête sur Polymarket. Les autorités soupçonnent la plateforme d’avoir permis à des utilisateurs américains d’accéder à ses services, alors même qu’un accord de 2022 avec la Commodity Futures Trading Commission (CFTC) l’interdisait formellement.

Lors de la perquisition, les agents du FBI auraient saisi le téléphone et d’autres appareils électroniques appartenant à Shayne Coplan. Pour l’instant, le PDG de Polymarket n’a pas été arrêté ni inculpé. Contacté par la presse, un porte-parole de l’entreprise a vivement réagi :

Il s’agit d’une évidente vengeance politique de l’administration sortante contre Polymarket, pour avoir fourni un marché qui a correctement prédit le résultat des élections.

Polymarket, le pari gagnant des élections 2024

Lancée en 2020, la plateforme Polymarket s’est fait connaître en proposant des marchés de paris sur des événements variés, de la politique aux cryptos en passant par le sport et le divertissement. Mais c’est lors de la campagne présidentielle américaine de 2024 que Polymarket a vraiment décollé.

Alors que les sondages et les médias traditionnels donnaient Donald Trump largement battu par son rival démocrate, les paris sur Polymarket indiquaient une tout autre tendance. À la surprise générale, l’ancien président a finalement été réélu, confirmant les prédictions des parieurs de la plateforme crypto.

Ce succès retentissant a propulsé Polymarket sous le feu des projecteurs. Mais il a aussi attiré l’œil des régulateurs, qui s’inquiètent de voir ces nouveaux marchés échapper à leur contrôle. La CFTC avait déjà sanctionné Polymarket en 2022, l’obligeant à exclure les utilisateurs américains.

Une exclusion contournée grâce aux VPN ?

Malgré l’accord avec la CFTC, il semble que de nombreux parieurs basés aux États-Unis aient continué à opérer sur Polymarket. Selon des témoignages recueillis par nos confrères, il était facile de contourner les restrictions en utilisant un réseau privé virtuel (VPN). Ce qui soulève des questions sur la réelle capacité des autorités à réguler ces plateformes décentralisées.

Sollicité avant le scrutin, un porte-parole de la CFTC s’était montré catégorique :

Polymarket doit s’en tenir aux termes de l’accord conclu avec la CFTC, point final. Ils ne peuvent accepter aucune activité de la part de résidents américains. C’est à l’entreprise de faire respecter la loi.

Pourtant, force est de constater que ces barrières légales étaient bien poreuses. Les autorités en ont-elles pris ombrage, au point de lancer des représailles contre Polymarket ? L’enquête du DoJ devra faire la lumière sur ces zones d’ombre.

Un avenir incertain pour les marchés de prédiction

Au-delà du cas Polymarket, c’est tout le secteur des marchés prédictifs qui se retrouve sous pression. Entre l’engouement des parieurs et la méfiance des régulateurs, ces plateformes crypto naviguent en eaux troubles.

Certains défendent leur utilité, arguant qu’elles permettent de découvrir « la sagesse des foules » et d’anticiper certains événements majeurs de façon pertinente. Ils mettent en avant la transparence de ces marchés décentralisés, par opposition à l’opacité des sondages et des prédictions d’experts.

Mais d’autres pointent les risques de manipulation, de blanchiment d’argent ou encore d’atteinte à l’intégrité des processus électoraux. Sans compter les problèmes de jeux d’argent et d’addiction que peuvent poser ces plateformes spéculatives.

Une chose est sûre : l’affaire Polymarket risque de faire jurisprudence et de fixer le cadre dans lequel ces marchés de prédiction pourront – ou non – continuer à se développer. Le feuilleton ne fait sans doute que commencer.

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