Quand tradition et modernité se rencontrent, cela donne lieu à des moments inoubliables. C’est ce qui s’est produit lors d’un dîner d’État organisé à l’Élysée ce jeudi 28 novembre en l’honneur du couple présidentiel nigérian, Bola Tinubu et Oluremi Tinubu. Au programme : un répertoire musical étonnant et éclectique interprété par la prestigieuse Garde républicaine.
La Garde républicaine sort des sentiers battus
Habituée aux airs classiques et solennels, la formation musicale de la Garde républicaine a cette fois-ci surpris son auditoire en interprétant deux tubes hip-hop nigérians. Sous le regard ravi du président Emmanuel Macron et de ses invités, les militaires se sont lancés dans une reprise endiablée de « Testimony (Taste the Money) » du duo P-Square, avant d’enchaîner sur « Mama Africa » du groupe Bracket.
Une prestation haute en couleur qui n’a pas manqué de faire réagir sur les réseaux sociaux. « Le talent de la Garde républicaine, c’est quelque chose ! », s’enthousiasme une internaute sur X (anciennement Twitter). « On ne les arrête plus », renchérit un autre, saluant l’audace et la polyvalence de cet orchestre d’exception.
Le hip-hop nigérian à l’honneur
Les titres choisis par la Garde républicaine ne sont pas anodins. Sorti en 2014, « Testimony (Taste the Money) » est considéré comme l’un des tubes hip-hop les plus emblématiques du Nigéria, voire du continent africain. Quant à « Mama Africa », ce single de Bracket sorti en 2015 est devenu un véritable hymne, dépassant largement les frontières du pays.
En mettant à l’honneur ces artistes, la Garde républicaine rend un vibrant hommage à la scène musicale nigériane, réputée pour son dynamisme et sa créativité. Une scène qui ne cesse de gagner en visibilité à l’international, portée par des stars comme Burna Boy, Wizkid ou encore Davido.
Le Nigéria est incontestablement une superpuissance musicale en Afrique. Notre pays regorge de talents extraordinaires qui font rayonner notre culture bien au-delà de nos frontières.
Une source proche de la présidence nigériane
Un répertoire musical en constante évolution
Ce n’est pas la première fois que la Garde républicaine fait preuve d’audace dans le choix de son répertoire. Ces dernières années, la formation s’est illustrée en reprenant des titres d’artistes aussi variés que Daft Punk, Oasis ou encore Aya Nakamura. Une volonté de s’ouvrir à tous les genres musicaux et de toucher un public toujours plus large.
- En 2018, la Garde républicaine avait interprété « Get Lucky » de Daft Punk lors d’un hommage national à Charles Aznavour
- L’année suivante, c’est le tube « Djadja » d’Aya Nakamura qui avait été repris lors d’une cérémonie officielle
- Plus récemment, les militaires ont surpris en jouant « Wonderwall » d’Oasis lors d’une visite d’État britannique
Des choix audacieux qui ne manquent jamais de susciter l’enthousiasme et l’admiration du public. Car au-delà de la prouesse technique, c’est bien la capacité de la Garde républicaine à se réinventer et à s’adapter qui force le respect.
Un symbole fort des relations franco-nigérianes
Au-delà de l’aspect purement musical, la prestation de la Garde républicaine revêt une dimension diplomatique importante. En mettant à l’honneur la culture nigériane lors de ce dîner d’État, la France envoie un message fort à son allié africain.
C’est un grand honneur pour nous d’être reçus ici à l’Élysée. La France et le Nigéria entretiennent des relations privilégiées, basées sur le respect mutuel et la coopération. Ce soir, la culture est à l’honneur et c’est une excellente chose.
Bola Tinubu, président du Nigéria
Une manière aussi de saluer le dynamisme économique et culturel du Nigéria, première puissance d’Afrique et partenaire stratégique de la France sur le continent. Les deux pays cooperent dans de nombreux domaines, de la lutte contre le terrorisme à la promotion de la francophonie, en passant par les échanges commerciaux.
Nul doute que cette soirée restera gravée dans les mémoires, tant par l’originalité du répertoire musical proposé que par sa portée symbolique. Une nouvelle preuve, s’il en fallait, que la musique est un langage universel qui rapproche les peuples et transcende les frontières.
La culture, vecteur de soft power
Au-delà du symbole, c’est bien la notion de soft power qui est ici en jeu. En mettant en avant la scène musicale nigériane, la France reconnaît l’influence culturelle grandissante de ce pays et cherche à tisser des liens plus étroits avec lui.
Une stratégie payante, à en croire les réactions enthousiastes suscitées par la prestation de la Garde républicaine. Sur les réseaux sociaux nigérians, nombreux sont ceux à saluer ce « clin d’œil » à leur culture et à y voir le signe d’une relation bilatérale renforcée.
Reste à savoir quelles autres surprises musicales nous réserve la Garde républicaine. Une chose est sûre : avec un répertoire aussi éclectique, la formation ne risque pas de tomber dans la routine. Et c’est tant mieux pour les mélomanes et les amateurs de moments insolites !