Plus d’un an après l’attaque sans précédent du Hamas en Israël, qui avait conduit à la capture de 251 personnes le 7 octobre 2023, le sort de dizaines d’otages retenus dans la bande de Gaza reste incertain. Selon des sources proches du dossier, 97 captifs demeureraient encore aux mains du mouvement islamiste palestinien et de son allié le Jihad islamique, dans des conditions de détention éprouvantes.
Ce samedi, la branche armée du Hamas a diffusé une nouvelle vidéo mettant en scène l’un de ces otages, un jeune Israélo-Américain du nom d’Edan Alexander. Sur ces images troublantes, dont l’authenticité n’a pu être confirmée de source indépendante, on voit le captif s’adresser en anglais au président américain élu Donald Trump, puis en hébreu au Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu.
Un appel désespéré aux dirigeants
Il demande aux Israéliens de faire pression sur le gouvernement pour sa libération et celle de tous les otages encore retenus en captivité à Gaza.
– Extrait de la vidéo diffusée par le Hamas
Visiblement éprouvé, Edan Alexander lance un appel désespéré aux dirigeants américain et israélien, les implorant d’intervenir en faveur de sa libération et de celle de ses compagnons d’infortune. Depuis l’attaque d’octobre 2023, seule une fragile trêve, conclue en novembre de la même année, avait jusque-là permis la libération de 105 otages, en échange de 240 prisonniers palestiniens.
Malgré les efforts des forces israéliennes, qui ont pu exfiltrer 7 autres captifs, le sort des 97 otages restants, parmi lesquels se trouvent des ressortissants étrangers, semble suspendu à la conclusion d’un nouvel accord. Un statu quo inacceptable pour leurs proches, regroupés au sein du Forum des familles d’otages, qui voient dans cette vidéo le signe que « malgré les rumeurs, il y a encore des otages en vie qui souffrent énormément ».
Une situation humanitaire critique
- 97 otages toujours aux mains du Hamas et du Jihad islamique
- 34 autres captifs présumés morts par l’armée israélienne
- Des étrangers parmi les otages, dont 6 Thaïlandais et 1 Népalais
Au-delà de l’épreuve endurée par les otages eux-mêmes, c’est tout le drame humain de centaines de familles qui se joue en coulisses. Épouses, enfants, parents, frères et sœurs vivent depuis des mois dans l’angoisse et l’incertitude. Pour eux, chaque nouvelle vidéo diffusée par les ravisseurs est à la fois source d’espoir et de tourment.
Derrière les initiatives diplomatiques et les communiqués officiels, des vies brisées attendent un dénouement qui semble sans cesse repoussé. Une attente cruelle que résume ainsi un proche d’otage, sous couvert d’anonymat : « On oscille constamment entre le soulagement de savoir qu’ils sont vivants et le désespoir face à leurs souffrances. C’est un supplice sans fin ».
Le Hamas maintient la pression
Pour les mouvements palestiniens du Hamas et du Jihad islamique, la monnaie d’échange que représentent ces 97 vies est un levier de pression considérable dans les tractations avec Israël. Comme par le passé, la diffusion de vidéos mettant en scène des captifs a pour but de relancer les négociations en vue d’un nouvel échange de prisonniers.
Un an après le premier unique accord, il est clair pour tout le monde : on peut ramener les otages que par un accord.
– Le Forum des familles d’otages dans un communiqué
Mais les exigences du Hamas se heurtent pour l’instant à la fermeté affichée par le gouvernement israélien. Si Benjamin Netanyahu a maintes fois affirmé que « ramener nos fils à la maison » était une priorité, il a aussi averti que cela ne se ferait pas à n’importe quel prix. Une position de fermeté qui fait écho à une opinion publique israélienne traumatisée par l’attaque d’octobre 2023.
Face à cette apparente impasse, le sort des 97 otages de Gaza reste plus que jamais suspendu à l’évolution d’un rapport de force qui les dépasse. Et chaque jour qui passe ajoute à leur calvaire et à celui de leurs familles. Un drame humain cruel qui se joue loin des projecteurs, dans l’ombre portée d’un des conflits les plus insolubles de notre époque.
