Mayotte, l’archipel français de l’océan Indien, panse encore ses plaies après le passage dévastateur du cyclone Chido le 14 décembre dernier. Selon un nouveau décompte publié mardi par la préfecture, le bilan humain de cette catastrophe naturelle sans précédent depuis 90 ans ne cesse de s’alourdir, avec désormais 39 morts et plus de 4000 blessés, dont 124 dans un état grave.
Face à l’ampleur des dégâts, les secours sont plus que jamais mobilisés pour venir en aide aux sinistrés et rétablir les services essentiels comme l’accès à l’eau potable, à l’électricité et aux réseaux de communication. Un véritable défi logistique dans ce département, le plus pauvre de France, où les infrastructures ont été durement touchées.
Un hôpital de campagne pour faire face à l’urgence
Pour répondre aux besoins sanitaires pressants, un hôpital de campagne a ouvert ses portes mardi matin dans un stade de la préfecture de Mamoudzou. Équipé d’une maternité et de deux blocs opératoires, il a été conçu pour pouvoir accueillir jusqu’à 100 personnes par jour en consultation et assurer 30 hospitalisations. Une bouffée d’oxygène indispensable pour soulager les structures hospitalières de l’île, elles aussi fortement impactées par le cyclone.
La question cruciale des déchets et de l’eau potable
Autre enjeu majeur : la gestion des déchets, qui s’amoncellent dans les rues de l’archipel dévasté. D’après le ministère de l’Intérieur, la collecte des ordures ménagères reprend progressivement, tandis que la distribution d’eau potable monte en puissance, avec 100 000 litres acheminés quotidiennement vers les populations.
Côté télécommunications, 63% de la population était couverte par le réseau mobile mardi, et 37% avait accès à l’électricité, soit environ 20 000 foyers. Quant aux stations-service, les restrictions sur les quantités de carburant, jusque-là limitées à 30 litres par véhicule, ont été levées pour faciliter les déplacements des habitants.
Un pont aérien vital pour acheminer l’aide d’urgence
Pour faire face à l’urgence et répondre aux besoins les plus criants, un pont aérien a été mis en place entre Mayotte, La Réunion et l’Hexagone. Ainsi, du 15 au 24 décembre, pas moins de 72 vols ont été effectués, permettant de transporter plus de 100 tonnes de matériel, de nourriture et d’eau par jour. Les renforts affluent également, avec des équipes de la sécurité civile, des unités militaires et des ONG sur le terrain pour prêter main forte aux autorités locales.
Si les secours s’activent jour et nuit pour venir en aide aux Mahorais, la situation reste précaire pour des milliers de sinistrés qui ont tout perdu. Leur calvaire est loin d’être terminé, et il faudra du temps pour que l’île se relève de ce drame sans précédent. Une chose est sûre : la solidarité nationale et internationale sera plus que jamais nécessaire dans les semaines et les mois à venir pour accompagner Mayotte sur le long chemin de la reconstruction.
