À Gaza, l’achat d’une simple miche de pain peut virer au cauchemar. Vendredi dernier, une scène d’horreur s’est déroulée devant une boulangerie de Deir el-Balah, dans le centre de la bande de Gaza. Deux femmes et une adolescente y ont perdu la vie, piétinées par une foule en quête désespérée de nourriture. Un drame qui illustre de façon glaçante l’ampleur de la crise humanitaire qui ronge ce territoire palestinien, meurtri par des années de conflits et d’embargo.
Le cauchemar des pénuries alimentaires
Selon des témoins sur place, une foule dense s’était massée devant la boulangerie dans l’espoir d’obtenir du pain, denrée devenue rare et précieuse à Gaza. Soudain, la cohue a viré au drame. « Tout d’un coup, on a entendu des cris. Ils sont tombés au sol et ont été étouffés », raconte un témoin bouleversé. Bilan : deux femmes et une jeune fille ont perdu la vie, écrasées par la violence de la bousculade.
Un père effondré, Ossama Abou Louban, dont la fille figure parmi les victimes, témoigne de son incompréhension face à ce déchaînement de violence pour une bouchée de pain : « Je ne sais pas ce qui s’est passé. Elle a à peine réussi à obtenir un bout de pain avant d’être emportée par la foule de femmes. Elles ont ramené son corps sans vie. »
Des boulangeries en première ligne
L’ONU avait alerté quelques jours avant le drame sur la fermeture progressive de « toutes les boulangeries du centre de Gaza » en raison de « graves pénuries d’approvisionnement ». Paradoxalement, ces commerces sont décrits comme « une bouée de sauvetage » et « l’une des rares sources de nourriture qui restent » pour une population au bord de la famine. Un constat qui rend le décès de ces trois Palestiniennes, mortes pour un quignon de pain, encore plus poignant et révoltant.
Gaza, un territoire au bord du gouffre humanitaire
Cette tragédie met en lumière la situation humanitaire catastrophique qui prévaut dans la bande de Gaza. L’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) décrit un territoire au bord du gouffre, confronté à de graves pénuries de médicaments, de nourriture, d’abris et de carburant. Les derniers conflits israélo-palestiniens ont laissé des traces indélébiles, faisant selon des sources proches du ministère de la Santé du Hamas plus de 44.000 victimes principalement civiles côté palestinien.
Face à l’ampleur de la crise, la communauté internationale semble impuissante. Les appels à l’aide se multiplient, mais les secours peinent à atteindre une population prise en étau entre blocus, violences et pauvreté extrême. À Gaza, mourir de faim ou sous les bombes semble être devenu une réalité quotidienne insoutenable.
L’indispensable mobilisation internationale
Cette bousculade mortelle pour du pain doit servir d’électrochoc. Elle illustre de façon brutale l’urgence d’agir pour soulager les souffrances indicibles des Gazaouis. Une mobilisation internationale d’envergure est plus que jamais nécessaire pour assurer un approvisionnement régulier en denrées de première nécessité, mais aussi pour œuvrer à une résolution durable du conflit israélo-palestinien.
Sans une action concertée et déterminée, combien d’autres vies innocentes seront encore sacrifiées sur l’autel de la faim et de la guerre ? Combien de familles devront encore pleurer leurs proches, morts pour avoir tenté de survivre dans des conditions indignes ? Il est temps que la communauté internationale prenne la mesure de cette crise humanitaire et y apporte des réponses à la hauteur des enjeux. Chaque jour qui passe sans agir est un jour de trop pour les habitants de Gaza, pris au piège d’un désastre annoncé.
