En l’espace de seulement dix jours, une coalition hétéroclite de rebelles islamistes et de djihadistes a réussi l’impensable : mettre en déroute l’armée syrienne et provoquer la chute du régime de Bachar el-Assad, au pouvoir depuis 52 ans en Syrie. Une offensive éclair qui a pris de court tous les observateurs et qui soulève de nombreuses questions sur cet effondrement aussi soudain que spectaculaire.
Une avancée fulgurante des rebelles en Syrie
Tout a commencé il y a dix jours, quand les forces rebelles menées par le groupe islamiste Hayat Tahrir al-Cham (HTS) ont lancé une vaste offensive contre les bastions du régime. En quelques jours à peine, les villes clés d’Alep, Hama et Homs sont tombées aux mains des insurgés, ouvrant la voie vers la capitale Damas.
Malgré les déclarations rassurantes du ministre syrien de l’Intérieur affirmant encore récemment l’existence d’un « cordon de sécurité très solide » autour de Damas, la ville est finalement tombée sans grande résistance. Un effondrement qui témoigne de la faiblesse et de la désorganisation des forces loyalistes.
Une armée syrienne en pleine déliquescence
Comment expliquer une telle déroute de l’armée syrienne en si peu de temps ? Plusieurs facteurs semblent avoir précipité cet effondrement :
- Des défections massives et une baisse du moral des troupes, minées par des années de guerre civile.
- Un manque cruel de coordination et de commandement, avec une garde républicaine dépassée.
- Un sous-équipement chronique face à des rebelles bien armés et déterminés.
- La perte de soutiens externes cruciaux, en particulier de la Russie.
En face, les rebelles ont fait preuve d’une coordination et d’une efficacité redoutables, tirant profit de la faiblesse de leur adversaire. D’après des sources proches des insurgés, les différentes factions se sont unies derrière un objectif commun : renverser le régime honni de Bachar el-Assad.
La fuite de Bachar el-Assad et l’avenir incertain de la Syrie
Devant l’avancée inexorable des rebelles, Bachar el-Assad a fui précipitamment le pays, laissant un grand vide du pouvoir. Sa destination et celle de ses proches restent inconnues, mais il est probable qu’il ait trouvé refuge chez un allié, peut-être en Iran.
La chute soudaine du régime Assad après 52 ans de pouvoir sans partage plonge la Syrie dans une grande incertitude. Si l’heure est à la liesse pour une grande partie de la population qui célèbre la « libération », l’avenir du pays semble des plus incertains.
La Syrie entre dans une nouvelle ère, mais le chemin vers la paix et la stabilité sera long et semé d’embûches. Il faudra d’abord réussir la transition politique.
Un diplomate occidental sous couvert d’anonymat.
De nombreuses questions restent en suspens : quelle légitimité pour les forces rebelles hétéroclites qui contrôlent désormais le pays ? Quelles garanties pour les minorités, et en premier lieu les Alaouites proches de l’ancien régime ? Quelles seront les priorités du futur pouvoir, entre justice, reconstruction et réconciliation ? Quel rôle pour la communauté internationale ?
Un bouleversement régional majeur
Au-delà de la Syrie, c’est tout l’équilibre géopolitique régional qui se trouve bouleversé par ce changement de régime survenu en un temps record. Le premier gagnant semble être la Turquie d’Erdogan, qui a soutenu les rebelles et voit son influence renforcée, au détriment de l’Iran et de la Russie qui misaient sur le maintien de Bachar el-Assad.
L’avenir dira si la nouvelle Syrie parviendra à tourner la page d’un demi-siècle de dictature et à construire un pays pacifié et démocratique. Une chose est sûre, le renversement express du régime Assad aura des conséquences profondes et durables pour le pays et toute la région.