Dans les décombres de la bande de Gaza, un danger invisible guette les civils : les résidus d’armes explosives. Selon un rapport publié ce lundi par l’ONG Danish Refugee Council (DRC), ces vestiges de la guerre récente entre Israël et le Hamas continueront à faire des victimes longtemps après la fin des combats.
Des munitions explosives omniprésentes dans les zones habitées
L’enquête menée par le DRC révèle l’étendue alarmante de la contamination par les armes explosives à Gaza. Qu’il s’agisse de bombes non explosées ou de missiles abandonnés, ces engins mortels sont présents dans de nombreux quartiers résidentiels du territoire palestinien.
D’après les données recueillies, 70% des Gazaouis interrogés retournent dans des zones de combat, s’exposant ainsi à ces menaces explosives dissimulées. La quête désespérée de denrées de première nécessité pousse les habitants à fouiller les ruines, au péril de leur vie.
L’aide humanitaire entravée aggrave les risques
Comme le souligne le rapport, l’accès restreint de l’aide humanitaire à Gaza empire la situation. Privés de ressources essentielles, les civils n’ont d’autre choix que de s’aventurer dans les décombres truffés d’explosifs pour survivre.
Seules 19% des victimes des munitions explosives reçoivent les premiers soins
Rapport du Danish Refugee Council
Cette donnée choc illustre la vulnérabilité extrême de la population face à ces armes. Les enfants, qui peuvent confondre les engins explosifs avec des jouets, sont particulièrement exposés.
Israël accusé de violations du droit humanitaire
Pour Corinne Linnecar du DRC, la responsabilité d’Israël est engagée. L’utilisation répétée par l’État hébreu d’armes sans discernement dans des zones civiles bafoue le droit international humanitaire.
Mais le problème des munitions explosives à Gaza ne date pas d’hier. Depuis plus d’une décennie, les bombardements israéliens à répétition ont laissé derrière eux un lourd héritage explosif.
Un lourd bilan humain des deux côtés
La dernière guerre, déclenchée par une attaque sans précédent du Hamas le 7 octobre 2023, a été dévastatrice. Côté israélien, on déplore 1206 morts, principalement des civils tués le jour de l’offensive.
À Gaza, le bilan est encore plus terrible. Au moins 44 235 Palestiniens, en majorité des civils, ont péri sous les frappes de représailles israéliennes selon des sources jugées fiables par l’ONU.
Un héritage mortel pour les générations futures
Au-delà des pertes immédiates, ce sont les séquelles à long terme qui inquiètent. Comme le martèle le rapport, les armes explosives continueront de tuer et de mutiler bien après la fin de la guerre.
Chaque pas dans les ruines de Gaza est un risque, chaque enfant jouant dans les décombres une potentielle victime. Sans un déminage d’ampleur et une aide humanitaire renforcée, les civils de ce territoire meurtri resteront à la merci de cette menace explosive tapie dans l’ombre, héritage indélébile des conflits passés et à venir.