Alors que le 10e Vendée Globe entre dans sa phase finale, une lutte acharnée se joue en tête de course. Le leader Charlie Dalin (Macif Santé Prévoyance) parvient pour l’instant à maintenir son dauphin Yoann Richomme (Paprec Arkéa) à distance respectable. Un duel à couteaux tirés qui promet de tenir les amateurs de voile en haleine jusqu’à l’arrivée aux Sables-d’Olonne.
Dalin garde le cap malgré la pression
Leader depuis plusieurs jours, Charlie Dalin fait preuve d’une grande maîtrise pour conserver son avance sur ses poursuivants. Au pointage de 19h mardi, le skipper de Macif Santé Prévoyance comptait 135 milles d’avance sur Yoann Richomme, son premier poursuivant. Une marge confortable mais qui pourrait rapidement fondre si Dalin relâche son attention.
Car derrière, Richomme n’a pas dit son dernier mot. Deuxième et bien décidé à l’emporter, le navigateur de Paprec Arkéa met toute la pression sur le leader, guettant la moindre occasion de combler son retard. La bagarre promet d’être intense jusqu’à la ligne d’arrivée.
Cap sur les Açores
Après avoir traversé le Pot-au-Noir en un temps record, les deux skippers de tête mettent maintenant le cap sur les Açores, qu’ils devraient atteindre d’ici jeudi. Une étape importante qui pourrait permettre à Richomme de refaire une partie de son retard.
Là, c’est simple, c’est tout droit pendant deux jours dans les alizés jusqu’à l’anticyclone des Açores. Une fois qu’on y sera, j’ai l’impression que Charlie sera un peu plus fort, c’est difficile à estimer.
a confié Yoann Richomme à la direction de course.
Simon limite la casse, tempête en vue pour le peloton
Derrière le duo de tête, Sébastien Simon a réussi à réduire l’écart le séparant de la tête de course. Le skipper de Groupe Dubreuil est parvenu à remonter à la 3e place malgré les dégâts sur son foil bâbord. Il accuse toutefois encore un retard de 670 milles sur Dalin.
Pendant ce temps, le gros de la flotte contourne péniblement le Cap Horn, dernière marque de référence que les navigateurs doivent laisser à bâbord. Et les conditions s’annoncent dantesques pour eux dans les prochaines heures.
C’est une dépression qui circule vite, avec du vent froid de 40 noeuds qui vient d’Antarctique, des rafales à 50 noeuds.
prévient Christian Dumard, météorologue de la course.
Un coup dur supplémentaire pour Eric Béllion (Stand AS One – Altavia) qui va devoir affronter cette tempête tout en composant avec une avarie de son système de voile.
Les favoris aux avant-postes
Si rien n’est encore joué, force est de constater que les favoris sont au rendez-vous de ce 10e Vendée Globe. Charlie Dalin, vainqueur de la dernière Transat Jacques Vabre, confirme son statut en dominant les débats depuis plusieurs jours. Yoann Richomme, lui, prouve qu’il faudra compter avec lui jusqu’au bout.
Derrière, les outsiders sont à l’affût, à l’image de Sébastien Simon (Groupe Dubreuil) ou encore Jérémie Beyou (Charal). Pas question pour eux de laisser filer le duo de tête sans réagir.
Dernière ligne droite incertaine
Malgré l’avance prise par Charlie Dalin, difficile de prédire qui sortira vainqueur de ce duel à distance. Les aléas météorologiques et les impondérables mécaniques peuvent encore redistribuer les cartes. La remontée de l’Atlantique s’annonce complexe à négocier.
Les deux skippers vont devoir s’employer pour dompter au mieux les différents systèmes météo et les transitions entre les alizés et les dépressions des latitudes tempérées. Gare également aux zones sans vent qui pourraient ralentir leur progression dans les derniers milles.
Une chose est sûre, le vainqueur ne sera connu qu’au terme d’un finish à suspense comme le Vendée Globe en a le secret. Charlie Dalin parviendra-t-il à conserver son avance ? Yoann Richomme réussira-t-il à renverser la table ? Réponse dans quelques jours, sur la ligne d’arrivée des Sables d’Olonne.