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Procès Samuel Paty : Éclairage Poignant d’une Professeure d’Histoire

Le témoignage poignant d'une prof d'histoire au procès Paty jette une lumière crue sur les défis du séparatisme islamiste dans les écoles françaises. Entre émotion et détermination, la question de la liberté d'enseigner est plus que jamais d'actualité...

Un témoignage à la fois émouvant et éclairant. C’est ce qu’a livré Joëlle Alazard, professeure agrégée d’histoire et présidente de l’Association des Professeurs d’Histoire-Géographie, lors de son audition du 29 novembre au procès de l’assassinat de Samuel Paty. Un moment fort qui invite à mesurer l’ampleur du défi posé par l’islamisme et le séparatisme au sein de l’école de la République.

Un hommage vibrant à « Samuel »

Mme Alazard a commencé par rendre un hommage appuyé à celui qu’elle appelle simplement « Samuel », bien qu’elle ne l’ait pas connu personnellement. Un choix révélateur du sentiment de proximité et de solidarité qui unit la communauté enseignante face à ce drame.

Elle a souligné avoir créé un Prix Samuel Paty il y a trois ans, non seulement pour entretenir sa mémoire, mais aussi et surtout pour « lui donner le dernier mot » face à ses assassins. Une manière de réaffirmer avec force les principes de liberté et de laïcité au cœur du métier d’enseignant.

Revenir sur le contenu du cours de Paty

L’un des moments forts de ce témoignage aura été le retour détaillé sur le contenu du cours de Samuel Paty consacré à la liberté d’expression, qui avait déclenché la tempête ayant mené à son assassinat. Face aux tentatives de la défense de pointer d’hypothétiques « erreurs », Mme Alazard a fermement défendu la rigueur et la pertinence du cours de son collègue, appuyant son propos sur sa grande expertise de la question.

« Le but du cours de Samuel Paty était de faire réfléchir ses élèves sur la liberté d’expression, son histoire, ses limites, à travers l’exemple des caricatures. C’était un cours d’une grande justesse historique et pédagogique. »

Joëlle Alazard, professeure d’histoire

Le séparatisme, « maillon clé de l’islamisme »

Au-delà de l’hommage et de l’analyse du cours, la présidente de l’APHG a tenu à replacer ce drame dans le contexte plus large de la menace islamiste pesant sur l’école. Selon elle, le séparatisme, qui vise à soustraire une partie de la jeunesse à un enseignement jugé contraire aux préceptes religieux, constitue « le maillon clé du projet islamiste ».

« Le séparatisme n’est pas qu’une mise à l’écart. C’est une stratégie politique au service d’un projet de contre-société opposé aux valeurs de la République. L’école est en première ligne car elle a pour mission de former des citoyens libres et éclairés. »

Un constat lucide et alarmant, qui appelle à une réaction ferme de l’institution scolaire. D’après Mme Alazard, l’École doit mieux former les enseignants aux questions de laïcité et de faits religieux, et les soutenir davantage face aux pressions communautaristes.

Ne pas renoncer malgré la peur

Car si le choc de l’assassinat de leur collègue a été immense, les professeurs ne doivent pas céder à la peur et à l’autocensure, a martelé la présidente de l’APHG. « Renoncer à enseigner certains sujets, ce serait donner raison aux terroristes », a-t-elle insisté, appelant ses collègues à « tenir bon sur les fondamentaux: le savoir, la raison, l’esprit critique ».

Un message de résistance et de résilience particulièrement fort dans un contexte où le risque de repli est grand. Selon un sondage récent, 49% des enseignants disent s’autocensurer sur les sujets sensibles comme la laïcité ou les faits religieux par crainte des réactions hostiles.

Le témoignage de Joëlle Alazard aura eu le mérite de poser les termes du débat avec clarté et courage. Entre le devoir de transmettre les valeurs de la République et la tentation du renoncement face à la pression islamiste, l’École est plus que jamais un front majeur. Et la mobilisation de tous, enseignants, institution, mais aussi parents et société civile, sera décisive pour ne pas casser le thermomètre comme le redoute l’historienne.

Un combat essentiel pour la liberté d’expression, la laïcité, et in fine notre modèle démocratique, dont le procès en cours constitue un jalon important. En donnant une voix à Samuel Paty par-delà la mort, la présidente de l’APHG a montré que sa lutte et son message étaient plus vivants et nécessaires que jamais. À nous tous de les faire vivre au quotidien.

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