Alors que le président israélien Isaac Herzog participait cette semaine au Forum économique mondial à Davos, des procureurs suisses ont révélé étudier plusieurs plaintes pénales déposées à son encontre. Selon des sources proches du dossier, des ONG accuseraient le dirigeant « d’incitation au génocide » dans le contexte de la guerre à Gaza.
Le ministère public de la Confédération helvétique a confirmé avoir reçu « plusieurs plaintes pénales » visant M. Herzog. Sans divulguer les détails des plaintes, les procureurs ont indiqué être en contact avec la diplomatie suisse pour « examiner la question de l’immunité » du président israélien.
Une famille gazaouie à l’origine d’une plainte
D’après les informations de l’agence Keystone-ATS, l’une des plaintes émanerait d’une ONG appelée « Action juridique contre le génocide ». Celle-ci représenterait une famille de Gaza déplacée à de multiples reprises pendant la guerre et dont certains membres auraient été tués ou gravement blessés. L’organisation demanderait que le président Herzog soit poursuivi pour « incitation au génocide et à des crimes contre l’humanité ».
Israël a toujours réfuté catégoriquement ce type d’accusations, soutenant que le mouvement palestinien Hamas utilise la population de Gaza comme « bouclier humain ». De son côté, le président Herzog n’a pas commenté publiquement ces plaintes à ce stade.
Des plaintes déjà déposées lors d’une précédente visite
Ce n’est pas la première fois que le président israélien fait l’objet de telles poursuites lors de ses visites en Suisse. Selon Keystone-ATS, des plaintes avaient déjà été déposées contre lui lors de la dernière édition du Forum de Davos, sans donner lieu à l’ouverture d’une enquête par les procureurs helvétiques.
Une guerre dévastatrice à Gaza
Pour rappel, la guerre à Gaza a éclaté le 7 octobre 2023 suite à une attaque du Hamas qui avait fait 1210 morts côté israélien, principalement des civils. En représailles, Israël avait lancé une offensive dévastatrice dans l’enclave palestinienne, causant la mort d’au moins 47 107 Palestiniens, en majorité des civils également, selon un bilan du Hamas jugé fiable par l’ONU.
Ce conflit, marqué par un désastre humanitaire à Gaza, a ravivé les accusations de crimes de guerre et contre l’humanité visant Israël. Malgré les appels répétés de la communauté internationale, aucune des parties n’a été poursuivie à ce jour. Les plaintes déposées en Suisse relancent le débat sur l’impunité des dirigeants impliqués dans ce conflit meurtrier.
Alors que le président israélien poursuit sa visite à Davos malgré la controverse, les procureurs suisses vont devoir trancher la délicate question de son immunité et du traitement à donner à ces plaintes explosives. L’affaire risque de jeter une lumière crue sur les crimes présumés commis pendant la guerre à Gaza et de mettre la pression sur la justice internationale pour agir.