Une catastrophe écologique sans précédent frappe actuellement la Russie et la Crimée. Mi-décembre, deux pétroliers russes, le Volgoneft-212 et le Volgoneft-239, se sont échoués lors d’une violente tempête dans le détroit de Kertch, déversant des milliers de tonnes de mazout en mer Noire. Cette marée noire d’une ampleur considérable pourrait causer des dégâts irréversibles sur l’environnement.
Une situation « critique » et l’état d’urgence déclaré en Crimée
Face à l’étendue de la pollution, les autorités russes ont qualifié la situation de « critique ». Selon des sources proches du dossier, les conséquences négatives pour l’écologie seraient malheureusement inévitables. Le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov, a appelé les instances gouvernementales à fournir des « efforts maximaux » pour gérer cette crise.
En Crimée, péninsule ukrainienne annexée par la Russie en 2014, l’état d’urgence a été décrété par le dirigeant Sergueï Aksionov. Une mesure exceptionnelle qui démontre la gravité de la situation et l’urgence d’agir pour tenter de limiter l’impact de cette marée noire.
9200 tonnes de mazout déversées, 40% pourraient avoir fui
Les deux pétroliers accidentés transportaient au total 9200 tonnes de mazout. D’après les premières estimations, environ 40% de cette cargaison se serait déjà déversée dans les eaux de la mer Noire. Un véritable désastre écologique qui menace tout l’écosystème marin de la région.
« Il est malheureusement impossible de calculer pour l’instant l’étendue des dommages causés à l’environnement, mais des spécialistes effectuent régulièrement ce travail »
Dmitri Peskov, porte-parole du Kremlin
Des plages du sud-ouest de la Russie souillées par le mazout
Cette marée noire a d’ores et déjà des conséquences désastreuses sur le littoral du sud-ouest de la Russie, une région très touristique. Les plages de sable fin sont maculées de mazout gluant, transformant ce paradis balnéaire en un spectacle de désolation. Des milliers de volontaires se sont mobilisés pour nettoyer les plages mais leur équipement serait insuffisant d’après les scientifiques.
Jusqu’à 200 000 tonnes de sols pourraient être pollués
Au-delà des dégâts en mer, cette catastrophe écologique pourrait aussi lourdement impacter les terres. Le président Vladimir Poutine a reconnu qu’il pourrait s’agir d’une pollution massive touchant jusqu’à 200 000 tonnes de sols. Une véritable bombe à retardement pour l’environnement de toute la région.
Si les autorités russes se veulent rassurantes en affirmant avoir nettoyé toutes les zones polluées identifiées, la menace d’une nouvelle fuite persiste. Le ministre des Situations d’urgence, Alexandre Kourenkov, a ainsi appelé à la plus grande vigilance. Une course contre la montre est engagée pour tenter d’endiguer cette marée noire aux conséquences potentiellement désastreuses.