Politique

Malika Sorel Quitte le RN : Un Départ Fracassant

Malika Sorel, ex-numéro 2 du RN, quitte la délégation européenne, critiquant un parti oppressant. Quel impact pour la droite française ? La suite est explosive...

Quand une figure politique claque la porte d’un parti, l’écho résonne bien au-delà des murs du Parlement. Malika Sorel, ancienne numéro deux de la liste du Rassemblement National (RN) pour les élections européennes, a annoncé son départ de la délégation du parti au Parlement européen. Ce n’est pas une simple divergence d’opinions : c’est une rupture brutale, accompagnée de mots forts. Dans un message publié sur les réseaux sociaux, elle dénonce une logique de groupe oppressante et un manque criant de liberté intellectuelle. Mais que révèle ce départ sur l’état du RN et, plus largement, sur la scène politique française ?

Ce n’est pas tous les jours qu’une personnalité de ce calibre, connue pour ses positions tranchées sur l’immigration et l’assimilation, décide de tourner le dos à un parti qu’elle a rejoint il y a à peine un an. Son geste soulève des questions : le RN est-il en train de perdre ses appuis intellectuels ? Malika Sorel incarne-t-elle un malaise plus profond dans les rangs de l’extrême droite ? Cet article plonge dans les coulisses de cette décision, explore ses motivations et analyse ce qu’elle signifie pour l’avenir.

Un Départ qui Fait Trembler le RN

Le 19 avril 2025, Malika Sorel a publié un message retentissant sur les réseaux sociaux, actant son départ de la délégation RN au Parlement européen. « Je n’ai jamais été membre du Rassemblement National, mais je pensais pouvoir être utile à la France au sein de cette délégation. J’ai été déçue », écrit-elle. Ces mots, simples mais lourds de sens, marquent la fin d’une collaboration qui avait suscité bien des espoirs, mais aussi des controverses, dès son annonce en mars 2024.

Spécialiste des questions d’immigration et d’assimilation culturelle, Malika Sorel n’est pas une novice en politique. Son parcours, jalonné de collaborations avec des figures de la droite traditionnelle comme Dominique de Villepin, Nicolas Sarkozy ou François Fillon, lui confère une légitimité intellectuelle. En rejoignant la liste RN pour les européennes, elle avait surpris, incarnant une passerelle entre la droite classique et l’extrême droite. Mais ce mariage idéologique semble avoir atteint ses limites.

Une Critique au Vitriol du RN

Ce qui frappe dans la déclaration de Malika Sorel, c’est la virulence de ses reproches. Elle pointe du doigt une « logique de groupe oppressante » qui, selon elle, « impose de renoncer à tout degré de liberté » et « annihile toute possibilité de réflexion intellectuelle ». Des mots qui ne passent pas inaperçus, surtout lorsqu’ils visent un parti qui se présente comme un défenseur de la souveraineté et de la liberté.

« La gravité de la situation actuelle de la France impose de ne pas se soumettre à des logiques partisanes quand elles empêchent de travailler au redressement de notre pays, de notre Patrie. »

Malika Sorel, 19 avril 2025

Cette critique n’est pas anodine. Elle suggère un parti où la discipline prime sur le débat, où les idées doivent s’aligner sur une ligne prédéfinie. Pour une intellectuelle habituée à la liberté de pensée, ce carcan semble avoir été insupportable. Mais cette accusation reflète-t-elle une réalité plus large au sein du RN ? Ou est-ce le signe d’un décalage personnel entre Sorel et la direction du parti ?

Un Parcours Politique Singulier

Pour comprendre ce départ, il faut remonter le fil du parcours de Malika Sorel. Ancienne membre du Haut Conseil à l’intégration, elle s’est fait connaître par ses travaux sur l’immigration, l’assimilation et ce qu’elle appelle « la montée en puissance de l’idéologie islamiste ». Ses prises de position, souvent controversées, lui ont valu une audience dans les cercles conservateurs. Pourtant, son ralliement au RN en 2024 avait surpris, tant elle semblait ancrée dans une droite plus modérée.

En mars 2024, elle expliquait son choix par une volonté de « participer à la recomposition française ». Un objectif ambitieux, qui laissait entendre qu’elle voyait dans le RN un véhicule pour ses idées. Mais les tensions internes et les révélations sur ses échanges avec d’autres figures politiques, y compris des membres du gouvernement, ont vite jeté une ombre sur cette alliance.

Repères clés du parcours de Malika Sorel :

  • Avant 2024 : Collabore avec Dominique de Villepin, Nicolas Sarkozy et François Fillon.
  • Mars 2024 : Rejoint la liste RN pour les européennes, en deuxième position.
  • Avril 2025 : Quitte la délégation RN, dénonçant un manque de liberté.

Des Réactions Contrastées au Sein du RN

Le départ de Malika Sorel n’a pas surpris tout le monde. Dans les rangs du RN, certains cadres semblent avoir anticipé cette rupture. Un député a réagi avec véhémence, qualifiant Sorel de « malhonnête » et l’appelant à rendre son mandat. Cette virulence traduit un certain malaise : perdre une figure comme Sorel, qui apportait une caution intellectuelle au parti, est un coup dur.

Pourtant, d’autres voix au sein du RN minimisent l’impact de ce départ. Ils soulignent que Sorel n’a jamais été membre du parti et que son engagement était avant tout stratégique. Mais cette explication ne suffit pas à masquer les tensions internes, surtout dans un contexte où le RN cherche à élargir son électorat tout en maintenant une ligne idéologique cohérente.

Un Symbole de Fractures Idéologiques

Le départ de Malika Sorel ne se limite pas à une querelle personnelle. Il met en lumière les défis auxquels fait face le RN dans sa quête de respectabilité. En attirant des figures issues de la droite traditionnelle, le parti espère séduire un électorat plus large. Mais cette stratégie a un prix : elle expose les divergences idéologiques entre les « purs » du RN et les nouveaux venus, souvent plus modérés.

Pour Sorel, le RN semble avoir échoué à incarner une plateforme où des idées diverses peuvent coexister. Son départ pourrait décourager d’autres intellectuels ou personnalités de la droite de rejoindre le parti, par peur de se heurter au même mur idéologique. À l’inverse, il pourrait renforcer la cohésion des militants les plus radicaux, qui se méfient des « transfuges ».

Quel Impact sur la Scène Politique Française ?

Ce départ intervient dans un contexte politique tendu. La France, confrontée à des crises sociales, économiques et migratoires, est plus polarisée que jamais. Le RN, qui capitalise sur ces tensions, doit désormais gérer l’image d’un parti fracturé. La décision de Malika Sorel pourrait alimenter les critiques de ceux qui accusent le RN de manquer de cohérence ou de tolérance interne.

Pourtant, ce départ pourrait aussi ouvrir de nouvelles perspectives. En se positionnant comme une voix indépendante, Malika Sorel pourrait devenir une figure de proue pour ceux qui, à droite, cherchent une alternative au RN sans pour autant rallier les partis traditionnels. Son discours, axé sur la patrie et le redressement national, pourrait trouver un écho auprès d’un électorat désabusé.

Aspect Conséquences pour le RN Conséquences pour Sorel
Image publique Risque de perception d’un parti rigide Renforcement de son image d’indépendante
Stratégie électorale Difficulté à attirer des intellectuels Possible création d’un nouveau courant
Dynamique interne Renforcement des « purs » du parti Liberté d’action accrue

Et Maintenant ?

Pour Malika Sorel, l’avenir est incertain mais riche en possibilités. Toujours membre du groupe « Patriotes pour l’Europe » au Parlement européen, mais désormais sans parti, elle dispose d’une liberté qu’elle n’avait pas au sein du RN. Reste à savoir comment elle utilisera cette indépendance. Se lancera-t-elle dans la création d’un nouveau mouvement ? Rejoindra-t-elle une autre formation politique ? Ou se concentrera-t-elle sur ses travaux intellectuels ?

Pour le RN, ce départ est un avertissement. Le parti doit trouver un équilibre entre discipline interne et ouverture à de nouvelles voix. À l’approche des prochaines échéances électorales, cette fracture pourrait peser lourd. Mais elle pourrait aussi pousser le RN à clarifier sa ligne idéologique, au risque de s’aliéner une partie de son électorat.

Une chose est sûre : le départ de Malika Sorel n’est pas un simple fait divers. Il incarne les tensions qui traversent la droite française, entre quête de respectabilité et fidélité aux racines idéologiques. Dans un paysage politique en pleine recomposition, chaque mouvement compte. Et celui-ci pourrait bien redessiner les contours de la bataille pour l’avenir de la France.

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