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L’immigration portugaise en France face au Rassemblement National

João, ouvrier portugais installé en France depuis 20 ans, s'inquiète de la montée du RN : "On nous reproche de profiter du système, mais on a tout construit à la force de nos bras". La journaliste Mariana part à la rencontre de cette communauté tiraillée entre two...

João, ouvrier du bâtiment portugais de 45 ans installé en région parisienne, s’inquiète. Comme beaucoup de ses compatriotes immigrés, il voit d’un mauvais œil la montée du Rassemblement National dans les sondages. “On est venus ici pour travailler dur et offrir un avenir à nos enfants. On ne nous a rien donné, tout ce qu’on a, on l’a gagné à la sueur de notre front. Et maintenant, on nous traite comme des profiteurs ?” s’indigne-t-il.

Pour comprendre le malaise grandissant au sein de la communauté portugaise de France, la journaliste Mariana a décidé d’aller à leur rencontre. De chantiers en usines, elle recueille des témoignages saisissants. Beaucoup expriment un sentiment d’injustice face au discours du RN sur l’immigration.

“On est des citoyens comme les autres”

“Les Portugais ont énormément contribué à bâtir la France d’aujourd’hui” rappelle Ana, aide-soignante. “On paie nos impôts, on s’implique dans la vie locale. On ne mérite pas d’être stigmatisés.” Un sentiment partagé par beaucoup, qui dénoncent le discours réducteur du RN opposant “bons” et “mauvais” immigrés.

Pourtant, la réalité est plus nuancée. Si l’intégration des Portugais est souvent citée en exemple, tous n’ont pas connu de parcours sans embûches. Carlos, maçon à la retraite, se souvient : “À notre arrivée dans les années 70, on nous regardait de travers. On nous traitait de voleurs de travail. C’était dur, mais on a tenu bon. Aujourd’hui, j’ai peur que l’histoire se répète pour d’autres.”

Une communauté tiraillée

Le ressentiment n’est jamais loin. Certains portugais installés de longue date peinent à cacher leur exaspération face aux “nouveaux” immigrés. “On ne peut pas accueillir toute la misère du monde” lâche José, chef d’entreprise. “Eux, on leur déroule le tapis rouge alors que nous, on a dû se battre pour chaque centime.” Un discours minoritaire, mais qui traduit les fractures traversant la communauté.

Mariana constate aussi le fossé entre générations. Alors que les anciens restent très attachés à leur identité portugaise, leurs enfants et petits-enfants se sentent avant tout Français. Sofia, étudiante née en France, confie : “Mes origines portugaises font partie de moi, mais je ne m’y réduis pas. Je suis Française, point final.” Une affirmation identitaire qui tranche avec l’inconfort de ses aînés.

L’importance du dialogue

Face à ces tensions, beaucoup appellent au dialogue. Padre Antonio, figure respectée de la communauté portugaise, martèle : “La politique de la peur n’apportera rien de bon. Il faut se parler, dépasser les clichés. Sinon, c’est notre cohésion qui est en jeu.” Un vœu partagé par la plupart des portugais rencontrés par Mariana.

“On doit rester soudés et combattre l’ignorance par la pédagogie” insiste Manuel, syndicaliste.

Des mots qui résonnent, à mesure que la présidentielle se rapproche. Pour les 1,5 million de Français d’origine portugaise, l’enjeu est de taille. Derrière leur apparente discrétion, ce rendez-vous électoral ravive les fantômes du passé et les craintes pour l’avenir. Un défi pour toute une communauté, écartelée entre racines et désir d’appartenance, dans une France en quête de repères.

Mariana constate aussi le fossé entre générations. Alors que les anciens restent très attachés à leur identité portugaise, leurs enfants et petits-enfants se sentent avant tout Français. Sofia, étudiante née en France, confie : “Mes origines portugaises font partie de moi, mais je ne m’y réduis pas. Je suis Française, point final.” Une affirmation identitaire qui tranche avec l’inconfort de ses aînés.

L’importance du dialogue

Face à ces tensions, beaucoup appellent au dialogue. Padre Antonio, figure respectée de la communauté portugaise, martèle : “La politique de la peur n’apportera rien de bon. Il faut se parler, dépasser les clichés. Sinon, c’est notre cohésion qui est en jeu.” Un vœu partagé par la plupart des portugais rencontrés par Mariana.

“On doit rester soudés et combattre l’ignorance par la pédagogie” insiste Manuel, syndicaliste.

Des mots qui résonnent, à mesure que la présidentielle se rapproche. Pour les 1,5 million de Français d’origine portugaise, l’enjeu est de taille. Derrière leur apparente discrétion, ce rendez-vous électoral ravive les fantômes du passé et les craintes pour l’avenir. Un défi pour toute une communauté, écartelée entre racines et désir d’appartenance, dans une France en quête de repères.

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