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L’enfantisme: le nouveau courant pour mieux protéger les enfants

Un nouveau mouvement prend de l'ampleur: l'enfantisme. Ses partisans dénoncent un "racisme anti-enfants" et réclament une meilleure prise en compte des droits des mineurs dans la société. Zoom sur les revendications chocs de ces militants d'un nouveau genre...

En ce samedi 16 novembre, une centaine de personnes étaient rassemblées place de la Nation à Paris à l’appel du Collectif Enfantiste. Leur revendication : une meilleure prise en compte des droits et du bien-être des enfants dans notre société. Zoom sur ce mouvement émergent qui n’hésite pas à parler de « racisme anti-enfants ».

L’enfantisme, un courant progressiste qui monte

Encore peu connu du grand public, l’enfantisme est un courant de pensée progressiste qui considère que les enfants subissent des discriminations spécifiques liées à leur statut de mineurs. Pour les militants enfantistes, il existe dans nos sociétés un véritable « racisme anti-enfants », une forme de mépris et de déni des droits fondamentaux des plus jeunes.

On pense que les enfants sont inférieurs, qu’ils sont manipulateurs, menteurs, que ce sont des sauvages, en particulier les enfants racisés !

– Une militante enfantiste

Le mouvement dénonce notamment les violences éducatives ordinaires encore trop souvent considérées comme normales, le manque de prise en compte de la parole des enfants, leur exclusion des processus démocratiques ou encore l’absence de politiques publiques ambitieuses en faveur de l’enfance.

L’exemple de la loi anti-fessée

Les enfantistes citent souvent en exemple la loi de 2019 interdisant les violences éducatives. A l’époque, beaucoup de médias et d’experts s’interrogeaient : « Sans fessée, comment va-t-on faire pour éduquer ? » Une réaction qui en dit long selon les militants sur la normalisation des violences faites aux enfants dans notre société.

Quand la loi anti-fessée est passée, les gens se demandaient comment éduquer sans violence. Ça montre bien le chemin qu’il reste à parcourir pour faire évoluer les mentalités !

– Sandra, mère de famille engagée

Catherine Gueguen, figure de proue de la cause

La pédiatre et autrice Catherine Gueguen est l’une des figures les plus connues de la cause enfantiste. Ses livres, très populaires auprès des jeunes parents, prônent une éducation basée sur l’empathie et la bienveillance plutôt que sur l’autorité et la contrainte. Une approche saluée par de nombreux militants.

Vers une prise de conscience collective ?

Si le mouvement enfantiste reste pour l’instant confidentiel, ses idées commencent à faire leur chemin dans le débat public. De plus en plus de voix s’élèvent pour réclamer un véritable statut de l’enfant, avec des droits et des protections renforcés.

Certains élus semblent prêts à porter ces revendications, à l’image de la députée Aurore Bergé qui a récemment proposé d’inscrire les droits de l’enfant dans la Constitution. Preuve que la question de la place des enfants dans notre société est en train de s’imposer dans le débat politique.

Des critiques et des résistances

L’enfantisme suscite cependant des critiques, certains y voyant une remise en cause de l’autorité parentale et des principes éducatifs traditionnels. D’autres craignent que donner trop de droits aux enfants n’affaiblisse la cellule familiale.

L’enfant a certes des droits mais il a aussi et surtout besoin d’un cadre, de repères et d’une autorité bienveillante pour se construire. Il ne faut pas inverser les rôles.

– Un psychologue réservé sur le sujet

Malgré ces oppositions, le mouvement enfantiste entend bien poursuivre son combat. Avec un objectif : qu’à terme, les droits et le bien-être de l’enfant soient placés au cœur des priorités politiques et sociétales. Un vaste chantier qui ne fait sans doute que commencer.

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