La Roumanie traverse une période tumultueuse alors qu’elle s’apprête à retourner aux urnes dimanche pour élire son nouveau Parlement. Après une semaine chaotique marquée par des rebondissements et des accusations, l’extrême droite espère confirmer sa percée surprise du premier tour de la présidentielle. Un résultat qui pourrait faire basculer cet État membre de l’UE et de l’OTAN, voisin stratégique de l’Ukraine.
Une semaine de rebondissements
En quelques jours seulement, le pays a été secoué par une succession d’événements inattendus. Tout a commencé avec l’arrivée en tête au premier tour de la présidentielle de Calin Georgescu, le candidat d’extrême droite, provoquant la stupeur générale. Puis sont venues les accusations des autorités remettant en cause l’intégrité même du processus électoral.
Pointant du doigt l’influence de la Russie dans le contexte géopolitique actuel et le rôle joué par la plateforme TikTok, le gouvernement a exigé le recomptage des bulletins par le Conseil constitutionnel. Samedi après-midi, alors que la moitié des neuf millions de votes avaient été revérifiés, sans inclure ceux de la diaspora, l’inquiétude montait chez les Roumains.
Une décision qui « mine la confiance »
« Ce qui est en train de se passer ne me semble pas très démocratique », s’alarme Gina Visan, infirmière de 40 ans rencontrée sur un marché de Noël de Bucarest. « Ils devraient respecter notre vote. Nous sommes déçus mais habitués à ce genre de comportement », déplore-t-elle, reflétant la défiance généralisée envers les partis traditionnels jugés corrompus.
Pour Septimius Parvu de l’institut EFOR, cette décision « mine clairement la confiance » dans les institutions et risque « d’alimenter » le vote protestataire en faveur de l’extrême droite. « On a déjà recompté des votes en Roumanie par le passé mais pas des millions, avec en plus des législatives en plein milieu », souligne-t-il, évoquant « une situation sans précédent ».
Les États-Unis s’en mêlent
Même les États-Unis ont jugé bon d’intervenir dans le débat. Via un communiqué de son ambassadrice à Bucarest, Washington a averti qu’aucune décision de l’entre-deux tours ne devait « mettre en péril la crédibilité du processus électoral » ni « ternir » la « solide réputation de la Roumanie comme partenaire démocratique fiable ».
Vote fragmenté et négociations difficiles en vue
En cette journée de fête nationale, les bureaux de vote ouvriront à 7h (5h GMT) jusqu’à 21h. Les sondages de sortie des urnes seront publiés dans la foulée. Après trois décennies d’une vie politique structurée par deux grands partis, les analystes prédisent un Parlement morcelé et des tractations laborieuses pour former un gouvernement.
Avec plus de 30% d’intentions de vote selon les enquêtes d’opinion, l’extrême droite part favorite. Disséminée entre plusieurs formations qui ont en commun de s’opposer au soutien à l’Ukraine, elle n’a jamais réalisé une telle percée depuis la chute du communisme en 1989. Mais la colère gronde au sein des 19 millions d’habitants face aux difficultés économiques et à la guerre aux portes du pays.
« Oublier la Roumanie » pour l’Ukraine
« Le Parlement actuel n’a fait que servir les intérêts de l’Ukraine en approuvant toute une série d’aides sans rien expliquer, oubliant ceux de la Roumanie », critique George Sorin, économiste de 45 ans qui votera pour un parti nationaliste. Il dénonce aussi « la servilité » de son pays vis-à-vis de Bruxelles.
L’offre électorale d’extrême droite est variée, entre l’AUR de George Simion, auteur d’un score de 14% au premier tour de la présidentielle, le SOS Romania de la fougueuse Diana Sosoaca favorable au Kremlin, ou encore le tout nouveau Parti de la Jeunesse (POT) qui soutient Calin Georgescu et pourrait créer la surprise en entrant au Parlement.
Un « choix existentiel » pour la Roumanie
Face à cette vague, les pro-européens espèrent limiter la casse, à l’instar des centristes d’USR dont la cheffe de file Elena Lasconi est arrivée deuxième à la présidentielle. Grands perdants du premier tour, les sociaux-démocrates et les libéraux au pouvoir misent sur leur « expérience » pour sauver les meubles.
Dans un ultime appel, le président sortant Klaus Iohannis a qualifié ce scrutin de « crucial pour la direction que prendra la Roumanie ces prochaines années ». Rester « un pays de liberté », « une nation européenne moderne » ou « sombrer dans un isolement néfaste et renouer avec un passé sombre », voilà le « choix existentiel » qui se présente selon lui aux Roumains en ce dimanche décisif.
Pour Septimius Parvu de l’institut EFOR, cette décision « mine clairement la confiance » dans les institutions et risque « d’alimenter » le vote protestataire en faveur de l’extrême droite. « On a déjà recompté des votes en Roumanie par le passé mais pas des millions, avec en plus des législatives en plein milieu », souligne-t-il, évoquant « une situation sans précédent ».
Les États-Unis s’en mêlent
Même les États-Unis ont jugé bon d’intervenir dans le débat. Via un communiqué de son ambassadrice à Bucarest, Washington a averti qu’aucune décision de l’entre-deux tours ne devait « mettre en péril la crédibilité du processus électoral » ni « ternir » la « solide réputation de la Roumanie comme partenaire démocratique fiable ».
Vote fragmenté et négociations difficiles en vue
En cette journée de fête nationale, les bureaux de vote ouvriront à 7h (5h GMT) jusqu’à 21h. Les sondages de sortie des urnes seront publiés dans la foulée. Après trois décennies d’une vie politique structurée par deux grands partis, les analystes prédisent un Parlement morcelé et des tractations laborieuses pour former un gouvernement.
Avec plus de 30% d’intentions de vote selon les enquêtes d’opinion, l’extrême droite part favorite. Disséminée entre plusieurs formations qui ont en commun de s’opposer au soutien à l’Ukraine, elle n’a jamais réalisé une telle percée depuis la chute du communisme en 1989. Mais la colère gronde au sein des 19 millions d’habitants face aux difficultés économiques et à la guerre aux portes du pays.
« Oublier la Roumanie » pour l’Ukraine
« Le Parlement actuel n’a fait que servir les intérêts de l’Ukraine en approuvant toute une série d’aides sans rien expliquer, oubliant ceux de la Roumanie », critique George Sorin, économiste de 45 ans qui votera pour un parti nationaliste. Il dénonce aussi « la servilité » de son pays vis-à-vis de Bruxelles.
L’offre électorale d’extrême droite est variée, entre l’AUR de George Simion, auteur d’un score de 14% au premier tour de la présidentielle, le SOS Romania de la fougueuse Diana Sosoaca favorable au Kremlin, ou encore le tout nouveau Parti de la Jeunesse (POT) qui soutient Calin Georgescu et pourrait créer la surprise en entrant au Parlement.
Un « choix existentiel » pour la Roumanie
Face à cette vague, les pro-européens espèrent limiter la casse, à l’instar des centristes d’USR dont la cheffe de file Elena Lasconi est arrivée deuxième à la présidentielle. Grands perdants du premier tour, les sociaux-démocrates et les libéraux au pouvoir misent sur leur « expérience » pour sauver les meubles.
Dans un ultime appel, le président sortant Klaus Iohannis a qualifié ce scrutin de « crucial pour la direction que prendra la Roumanie ces prochaines années ». Rester « un pays de liberté », « une nation européenne moderne » ou « sombrer dans un isolement néfaste et renouer avec un passé sombre », voilà le « choix existentiel » qui se présente selon lui aux Roumains en ce dimanche décisif.