Le romancier franco-vénézuélien Miguel Bonnefoy, récemment couronné par le grand prix du roman de l’Académie française et le prix Femina pour son ouvrage « Le Rêve du jaguar », livre sa réflexion sur le métissage en littérature. Un message d’ouverture qui résonne dans le paysage littéraire actuel.
Né d’une mère vénézuélienne et d’un père chilien, Miguel Bonnefoy incarne lui-même ce brassage culturel qu’il explore avec brio dans ses romans. Sa double récompense cette année marque la reconnaissance de son talent singulier, entre réalisme magique et saga familiale.
La France ouverte sur le monde
Pour l’auteur, le couronnement simultané d’écrivains comme Kamel Daoud, Gaël Faye, Abdellah Taïa et lui-même témoigne d’une France qui « sait s’ouvrir à l’autre ». Une diversité qu’il voit comme une richesse :
Le fait que l’Académie ait distingué le roman d’un auteur dont la langue maternelle est l’espagnol me paraît assez symbolique d’un pays qui sait s’ouvrir à l’autre.
Miguel Bonnefoy
Des frontières poreuses
Loin d’affaiblir le patrimoine littéraire français, Miguel Bonnefoy estime que les auteurs venus d’ailleurs peuvent au contraire le nourrir et l’enrichir, dans un échange fructueux. Une vision qui s’inscrit à rebours des tentations de repli identitaire.
« Oui, ces auteurs pouvaient humblement participer au patrimoine culturel français, le nourrir et ne rien lui ôter », déclare-t-il avec conviction. Un appel à faire tomber les barrières et à cultiver les métissages créatifs.
L’héritage familial comme source d’inspiration
Dans « Le Rêve du jaguar », Miguel Bonnefoy s’inspire de l’histoire fascinante de ses grands-parents, figures marquantes du Venezuela. Un héritage qu’il porte en lui depuis l’enfance et qu’il a su transformer en épopée romanesque :
Toute mon enfance, j’ai écouté ma mère me raconter la vie de mon grand-père né dans la misère. Une mère morte en couche, un père marin parti on ne sait où.
Miguel Bonnefoy
De ces récits familiaux, il a tiré la sève d’une œuvre à la fois intime et universelle, où le destin d’un homme se mêle à celui d’un pays en pleine mutation. Une fresque humaine et politique qui a séduit les jurés.
Un style singulier et audacieux
Souvent qualifié de « flamboyant » ou de « baroque », le style de Miguel Bonnefoy détonne dans le paysage littéraire hexagonal. Une singularité qu’il revendique, refusant de se laisser enfermer dans les codes dominants :
Je ne saurais pas écrire à l’os. Je me sentirais empêché, comme coincé dans une camisole de force.
Miguel Bonnefoy
Assumer cette différence, c’est pour lui rester fidèle à ses racines métissées et à une tradition littéraire où l’exubérance a toute sa place. Un pari audacieux et inspirant, qui ouvre de nouvelles voies romanesques.
Toulon, havre de création
C’est depuis Toulon, où il a posé ses valises il y a quelques années, que Miguel Bonnefoy laisse libre cours à son imaginaire foisonnant. Un lieu propice à l’écriture, comme il le confie :
Toulon est le meilleur pays du monde et le quartier du Mourillon un endroit spectaculaire, idéal pour travailler : silence, isolement, le rêve pour un romancier.
Miguel Bonnefoy
Loin de l’agitation parisienne, c’est dans ce refuge méditerranéen que sont nés « Le Rêve du jaguar » et ses précédents romans salués par la critique. Une preuve que la création peut s’épanouir hors des sentiers battus.
À travers son parcours et son œuvre, Miguel Bonnefoy incarne avec éclat les promesses du métissage culturel. Une source d’inspiration et d’innovation qu’il invite à cultiver, pour faire de la littérature un espace toujours plus riche et accueillant. Un beau message d’espoir et d’ouverture, à l’heure où certains seraient tentés par le repli.
« Oui, ces auteurs pouvaient humblement participer au patrimoine culturel français, le nourrir et ne rien lui ôter », déclare-t-il avec conviction. Un appel à faire tomber les barrières et à cultiver les métissages créatifs.
L’héritage familial comme source d’inspiration
Dans « Le Rêve du jaguar », Miguel Bonnefoy s’inspire de l’histoire fascinante de ses grands-parents, figures marquantes du Venezuela. Un héritage qu’il porte en lui depuis l’enfance et qu’il a su transformer en épopée romanesque :
Toute mon enfance, j’ai écouté ma mère me raconter la vie de mon grand-père né dans la misère. Une mère morte en couche, un père marin parti on ne sait où.
Miguel Bonnefoy
De ces récits familiaux, il a tiré la sève d’une œuvre à la fois intime et universelle, où le destin d’un homme se mêle à celui d’un pays en pleine mutation. Une fresque humaine et politique qui a séduit les jurés.
Un style singulier et audacieux
Souvent qualifié de « flamboyant » ou de « baroque », le style de Miguel Bonnefoy détonne dans le paysage littéraire hexagonal. Une singularité qu’il revendique, refusant de se laisser enfermer dans les codes dominants :
Je ne saurais pas écrire à l’os. Je me sentirais empêché, comme coincé dans une camisole de force.
Miguel Bonnefoy
Assumer cette différence, c’est pour lui rester fidèle à ses racines métissées et à une tradition littéraire où l’exubérance a toute sa place. Un pari audacieux et inspirant, qui ouvre de nouvelles voies romanesques.
Toulon, havre de création
C’est depuis Toulon, où il a posé ses valises il y a quelques années, que Miguel Bonnefoy laisse libre cours à son imaginaire foisonnant. Un lieu propice à l’écriture, comme il le confie :
Toulon est le meilleur pays du monde et le quartier du Mourillon un endroit spectaculaire, idéal pour travailler : silence, isolement, le rêve pour un romancier.
Miguel Bonnefoy
Loin de l’agitation parisienne, c’est dans ce refuge méditerranéen que sont nés « Le Rêve du jaguar » et ses précédents romans salués par la critique. Une preuve que la création peut s’épanouir hors des sentiers battus.
À travers son parcours et son œuvre, Miguel Bonnefoy incarne avec éclat les promesses du métissage culturel. Une source d’inspiration et d’innovation qu’il invite à cultiver, pour faire de la littérature un espace toujours plus riche et accueillant. Un beau message d’espoir et d’ouverture, à l’heure où certains seraient tentés par le repli.
