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Le Hezbollah affirme une « grande victoire » contre Israël

Le Hezbollah libanais proclame une "grande victoire" contre Israël malgré de lourdes pertes. Son chef détaille les termes de l'accord de cessez-le-feu et la suite pour le mouvement. Quelle portée aura ce discours ?

Le chef du Hezbollah libanais, Naïm Qassem, vient de proclamer une « grande victoire » de son mouvement contre Israël dans son premier discours depuis l’entrée en vigueur du cessez-le-feu. Cette annonce intervient malgré les lourdes pertes subies par le Hezbollah durant les intenses combats.

Dans ce discours préenregistré, Naïm Qassem a martelé que « l’ennemi n’a pas pu réaliser ses objectifs » et que le Hezbollah a « vaincu car nous avons empêché l’ennemi de détruire le Hezbollah, et d’annihiler la Résistance ou de l’affaiblir ». Il cherche ainsi à affirmer la résilience de son mouvement face à l’offensive israélienne.

Les termes de l’accord de cessez-le-feu

Le cessez-le-feu, entré en vigueur mercredi après plus d’un an d’hostilités transfrontalières et deux mois de guerre ouverte, a été parrainé par les États-Unis et la France. Il prévoit notamment :

  • Le retrait de l’armée israélienne du Liban dans un délai de 60 jours
  • Le repli du Hezbollah au nord du fleuve Litani, à environ 30 km de la frontière
  • Le démantèlement de l’infrastructure militaire du Hezbollah dans le sud du Liban
  • Le déploiement de l’armée libanaise et des Casques bleus dans cette zone

Naïm Qassem s’est engagé à une « coordination entre la résistance et l’armée libanaise » pour appliquer l’accord, assurant que « personne ne mise sur des problèmes ou un conflit » entre les deux. Il s’est dit prêt à coopérer pour « renforcer les capacités défensives du Liban ».

Un bilan humain et matériel lourd

Si le chef du Hezbollah clame victoire, le conflit a néanmoins fait près de 4 000 morts côté libanais selon des sources proches du dossier. L’Onu fait également état de près de 900 000 déplacés. Le mouvement libanais a subi de lourdes pertes, notamment son ancien leader Hassan Nasrallah tué dans une frappe israélienne le 27 septembre.

Au-delà des pertes humaines, les dégâts matériels et les destructions d’infrastructures sont considérables au Liban. Le pays, déjà fragilisé, devra se reconstruire après cette guerre dévastatrice.

Un soutien maintenu à la Palestine

Malgré l’acceptation du cessez-le-feu, Naïm Qassem a tenu à assurer que le « soutien à la Palestine ne s’arrêtera pas et se poursuivra par différents moyens ». Le Hezbollah avait ouvert les hostilités contre Israël en soutien au Hamas palestinien, son allié. Il avait précédemment lié la fin de ses attaques à l’arrêt de la guerre à Gaza.

Cette position laisse planer le doute sur la pérennité de l’accord. Les prochaines semaines seront cruciales pour juger de la volonté réelle des différents acteurs à respecter le cessez-le-feu. La communauté internationale reste vigilante pour s’assurer de sa bonne application sur le terrain.

Quelle portée pour ce discours ?

Au-delà de l’annonce de la « victoire », ce discours de Naïm Qassem vise avant tout à remotiver ses troupes et à rassurer la population libanaise sur la capacité du Hezbollah à continuer le combat malgré les pertes.

Il cherche aussi à se poser en interlocuteur incontournable au Liban en affichant sa volonté de coopérer avec l’armée. Une manière de rappeler le poids politique du Hezbollah sur l’échiquier libanais.

Mais cette proclamation de victoire ne doit pas occulter la réalité d’un mouvement affaibli par le conflit, contraint d’accepter un repli. La « victoire » du Hezbollah semble bien en demi-teinte. L’avenir dira si le mouvement sort réellement renforcé de cette épreuve ou si ce discours relève plus de la communication de crise.

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