Qui aurait parié sur un tel engouement autour d’un match de Première Ligue féminine en ce début de saison ? Certainement pas les observateurs, habitués à voir le championnat féminin français se résumer à un duel entre l’Olympique Lyonnais et le Paris Saint-Germain. Mais ce samedi soir, tous les regards seront braqués sur le stade de la Beaujoire à Nantes, où 15 000 spectateurs sont attendus pour assister à un choc des extrêmes entre le FC Nantes et le PSG féminin. Un record d’affluence pour une rencontre hors affiches OL-PSG qui confirme l’essor du football féminin hexagonal malgré les récentes déconvenues.
Un début de saison contrasté pour le foot féminin
L’été et la rentrée ont en effet été mitigés pour le ballon rond au féminin. Si les Bleues ont décroché une médaille de bronze historique aux Jeux Olympiques, elles ont dans le même temps échoué dans leur quête de l’or, principal objectif affiché. Dans la foulée, les deux représentants tricolores en Ligue des Champions, l’OL et le PSG, ont subi la loi de leurs homologues européens en se faisant sortir dès les phases de poules. Un double revers qui a jeté un froid sur un football féminin français en plein boom mais qui peine encore à s’imposer sur la scène continentale.
Nantes, l’éclaircie venue de l’Ouest
C’est dans ce contexte que le FC Nantes apparaît comme une lueur d’espoir salvatrice. Promu cette saison dans l’élite après avoir survolé la D2 féminine, le club des bords de l’Erdre réalise des débuts tonitruants parmi les grandes. Après 5 journées, les Nantaises pointent à une inespérée 3ème place, talonnant l’OL et le PSG. Un classement qui doit beaucoup à un jeu offensif et spectaculaire insufflé par l’entraîneur Antoine Ehounou, transfuge du Stade Brestois où il a fait des merveilles pendant 3 ans. Portées par un public fervent et un stade de la Beaujoire qui retrouve des couleurs, les Canaris font souffler un vent de fraîcheur sur le championnat.
Les Canaris face à la galaxie parisienne
Ce samedi, l’équipe nantaise aura l’occasion de jauger ses progrès en accueillant l’ogre parisien dans son antre. Un choc a priori déséquilibré entre les stars parisiennes emmenées par Kadidiatou Diani et des Nantaises novices à ce niveau. Mais dans un stade de la Beaujoire archi-comble, avec le soutien inconditionnel de leurs bouillants supporters, les protégées d’Antoine Ehounou auront à cœur de faire douter les championnes de France en titre. Avec leur jeu flamboyant fait de pressings incessants et de projections offensives, elles peuvent emballer le match et pousser les Parisiennes dans leurs retranchements.
Un gouffre entre les deux clubs
Malgré l’enthousiasme et les belles promesses entrevues côté nantais, l’écart avec le PSG reste abyssal à tous les niveaux. Que ce soit en termes de budget, d’effectif, d’expérience ou de palmarès, il existe aujourd’hui un gouffre entre les deux formations, à l’image du fossé qui sépare plus globalement les 2-3 cadors du championnat des autres écuries. Un déséquilibre structurel criant que la Fédération Française de Football peine à gommer et qui nuit à l’intérêt de la compétition. Le PSG partira donc largement favori de cette opposition de styles sur la pelouse de la Beaujoire. Mais les Parisiennes devront se méfier de l’envie débordante des jeunes pousses nantaises, prêtes à en découdre devant leur public.
Un choc riche de promesses
Au-delà du résultat, cette affiche est surtout l’occasion pour le football féminin de briller sous les projecteurs et d’asseoir sa popularité grandissante. Les 15 000 spectateurs attendus à la Beaujoire, nouveau record pour un match de championnat hors OL-PSG, témoignent de l’intérêt croissant que suscite la discipline. C’est aussi une formidable opportunité pour le FC Nantes de démontrer que le foot féminin ne se résume pas qu’à Lyon et Paris. Que derrière cet éternel duopole, d’autres projets ambitieux méritent le coup d’œil. Celui des Canaris nantaises en est certainement le meilleur exemple du moment.
Alors ce samedi soir à 21h, voyons si l’enthousiasme et la fougue de la jeunesse parviendront à bousculer la logique implacable des gros budgets. Une chose est sûre : ce “clasico” des extrêmes entre Nantes et Paris sera scruté par tous les amoureux du ballon rond féminin. Histoire de prendre la température d’un championnat tiraillé entre ses doutes et ses raisons d’espérer.