En cette fin novembre 2024, tous les regards sont tournés vers la SNCF. L’entreprise ferroviaire est engagée dans un bras de fer intense avec les syndicats pour tenter d’éviter une grève majeure pendant les fêtes de Noël. L’enjeu est de taille : assurer la continuité du service sur cette période cruciale pour les voyageurs et leurs familles.
Des propositions sur la table pour désamorcer la crise
Face à la menace grandissante d’un mouvement social, la direction de la SNCF a décidé de mettre les bouchées doubles. Selon nos sources, plusieurs propositions concrètes ont été avancées lors des dernières réunions de négociation :
- Une augmentation salariale de 2,2% pour l’ensemble des 150 000 cheminots en 2025, alors que l’inflation est estimée à 1,5%.
- Un engagement à maintenir le plus bas salaire à un niveau supérieur de 10% au SMIC.
- Des améliorations des conditions de transfert des salariés de Fret SNCF vers les filiales Hexafret et Technis.
Des gestes significatifs donc, qui témoignent de la volonté de la direction d’arriver à un compromis. Mais suffiront-ils à convaincre des syndicats échaudés par des années de réformes contestées ?
La signature de certains syndicats espérée
Pour tenter de faire pencher la balance, la SNCF a opté pour une stratégie audacieuse. Plutôt que de conditionner l’application de l’accord à une signature majoritaire, la direction s’est engagée à le mettre en œuvre dès lors que deux syndicats, même minoritaires, l’auront paraphé.
D’après nos informations, la CFDT-Cheminots et l’UNSA-Ferroviaire seraient sur le point de franchir le pas. Leurs responsables auraient bon espoir d’obtenir des contreparties supplémentaires lors des ultimes tractations.
Nous sommes proches d’un accord équilibré, qui répond aux attentes des salariés tout en préservant les équilibres économiques de l’entreprise.
Un négociateur syndical
Une épée de Damoclès au-dessus de Noël
Mais même en cas d’accord partiel, le spectre d’une grève à Noël ne sera pas totalement écarté. Les syndicats contestataires, emmenés par la CGT-Cheminots et SUD-Rail, maintiennent pour l’heure leur appel à cesser le travail à partir du 11 décembre au soir.
Un scénario noir pour les millions de voyageurs qui ont prévu de prendre le train pour rejoindre leurs proches lors des fêtes. Déjà échaudée par les grèves à répétition de ces dernières années, une partie de la clientèle pourrait cette fois se détourner durablement du rail.
L’avenir de la SNCF en jeu
Au-delà des perturbations immédiates, c’est l’avenir même de l’entreprise publique qui pourrait se jouer dans les prochains jours. Confrontée à l’ouverture à la concurrence et à l’émergence de nouveaux modes de transport, la SNCF n’a plus les moyens de s’offrir des conflits sociaux à répétition.
Si nous n’arrivons pas à instaurer un dialogue social apaisé et constructif, c’est la pérennité même du service public ferroviaire qui sera menacée à terme.
Un cadre dirigeant de la SNCF
Les prochains jours s’annoncent donc cruciaux. Chacun retient son souffle en espérant une issue positive qui permettrait aux trains de circuler normalement pendant les fêtes. Mais le chemin est encore long et semé d’embûches.
Une chose est sûre : la SNCF joue gros dans cette négociation. L’entreprise sait qu’elle n’aura pas de seconde chance. Il lui faut à tout prix éviter une grève à Noël, sous peine de perdre définitivement la confiance de ses clients et de compromettre son avenir. Le compte à rebours est lancé.