Le parti historique au pouvoir en Namibie, la Swapo, joue son avenir lors d’un scrutin présidentiel et législatif qui s’est achevé samedi. Marquée par des défaillances logistiques ayant prolongé le vote dans certains bureaux, cette élection s’annonce comme la plus disputée depuis l’indépendance du pays en 1990. Au cœur des préoccupations : le chômage massif des jeunes, qui érode le soutien traditionnel à la Swapo.
Une jeunesse déçue qui pèse dans les urnes
Les moins de 35 ans représentent une large part de l’électorat namibien, avec 42% des quelque 1,5 million d’inscrits. Et beaucoup n’ont connu que la Swapo au pouvoir depuis l’indépendance de ce pays d’Afrique australe riche en minerais. Mais le manque d’opportunités et le chômage élevé ont érodé leur soutien au parti historique.
Naita Hishoono, de l’Institut namibien pour la démocratie, pointe du doigt l’organisation du scrutin :
Il aurait été judicieux d’ouvrir plus de 36 bureaux de vote. Chaque circonscription devrait en compter au moins un.
Un scrutin prolongé suite à des défaillances
Dans la capitale Windhoek, le vote a été étendu jusqu’à samedi soir dans un bureau, après les scènes de chaos de mercredi où des milliers d’électeurs ont attendu des heures pour voter. Certains sont restés jusqu’à 12 heures sous un soleil de plomb, d’autres ont dû renoncer, faute de moyens de transport pour rentrer.
Pour Sielfriedt Gowaseb, un juriste de 27 ans :
Il aurait fallu plus de bureaux. La plupart des Namibiens ne vivent pas en centre-ville. Si certains ne peuvent pas accomplir leur devoir à cause du transport, c’est assez injuste.
La candidate de la Swapo face à un second tour inédit
La Swapo, qui n’a jamais récolté moins de 76% à une présidentielle, pourrait connaître un sérieux revers. Sa candidate Netumbo Nandi-Ndaitwa, en position de devenir la première femme présidente de Namibie, risque d’être contrainte à un second tour sans précédent.
Une élection sous surveillance réduite
Les missions d’observation internationales ayant quitté le pays, seules des ONG locales comme l’Institut namibien pour la démocratie scrutent la fin de ce vote à suspense. Dans l’attente des résultats qui s’annoncent serrés, la Namibie retient son souffle. Les jeunes, moteur du changement, auront-ils réussi leur pari ? Réponse dans les prochains jours.