Le gouvernement britannique de Keir Starmer subit son premier remous majeur depuis son arrivée au pouvoir en juillet dernier. Louise Haigh, jusque-là ministre des Transports, a en effet présenté sa démission ce vendredi dans une lettre rendue publique, suite à des révélations fracassantes parues dans la presse la veille.
Une fausse déclaration de vol qui resurgit
Selon des informations rapportées jeudi soir par la chaîne Sky News et le journal The Times, Louise Haigh, 37 ans, aurait plaidé coupable en 2014 d’un délit de fraude suite à une enquête interne menée par son employeur de l’époque, la compagnie d’assurance Aviva.
À l’origine de l’affaire, une déclaration erronée faite par la ministre à la police en 2013. Alors âgée de 24 ans, Louise Haigh avait en effet affirmé que son téléphone professionnel lui avait été dérobé lors d’une agression pendant une soirée à Londres. Avant de se rendre compte « un peu plus tard », selon ses propres mots, que l’appareil ne lui avait en réalité pas été volé.
Une « erreur » assumée mais politiquement fatale
Dans sa lettre de démission adressée au Premier ministre, Louise Haigh reconnaît avoir commis « une erreur » en ne prévenant pas immédiatement son employeur de la situation à l’époque. Mais elle estime que « les faits, quels qu’ils soient, détourneront inévitablement l’attention du travail de ce gouvernement ».
J’ai donné à la police une liste des biens qui, selon moi, avaient été volés (…) Quelque temps plus tard, j’ai découvert que le téléphone en question était toujours chez moi. J’aurais dû informer mon employeur et ne pas le faire immédiatement a été une erreur.
Louise Haigh, dans sa lettre de démission à Keir Starmer
Cette affaire, bien qu’ancienne et n’apparaissant plus à son casier judiciaire, aura donc eu raison de la ministre malgré le fait qu’elle en ait informé Keir Starmer lorsque le Labour était encore dans l’opposition, selon la BBC.
Un coup dur pour le gouvernement Starmer
La démission de Louise Haigh constitue indéniablement un premier revers de taille pour le gouvernement travailliste, moins de 4 mois après son arrivée aux commandes. D’autant que selon le Times, ce ne serait pas la seule fois que l’ex-ministre a déclaré à tort le vol de son téléphone professionnel.
Dans sa réponse, le Premier ministre a néanmoins tenu à saluer l’action de sa ministre démissionnaire, estimant qu’elle avait « encore une importante contribution à apporter à l’avenir ». Louise Haigh, élue députée pour la première fois en 2015, aura notamment porté la loi de renationalisation du rail qui vient d’être votée au Parlement.
Les enjeux du remplacement au ministère des Transports
Reste désormais à savoir qui Keir Starmer choisira pour succéder à Louise Haigh à ce poste stratégique des Transports. Plusieurs noms circulent déjà en coulisses, alors que le secteur fait face à de nombreux défis :
- Réussir la mise en œuvre concrète de la renationalisation du rail
- Désengorger les transports publics saturés, notamment à Londres
- Accélérer le déploiement des véhicules électriques
- Développer de nouvelles infrastructures de transports durables
La gestion de ce dossier sensible constituera assurément un test majeur pour le gouvernement dans les mois à venir. Une chose est sûre : le ou la prochain(e) ministre des Transports aura fort à faire pour relever ces multiples enjeux, et rassurer une opinion publique déjà échaudée par cette démission surprise.
