C’est un événement qui choque et qui interroge sur le climat politique en France à l’approche des élections législatives. Hervé Breuil, candidat du Rassemblement National dans la 2ème circonscription de la Loire, a été violemment agressé et hospitalisé ce jeudi matin alors qu’il tractait sur le marché Albert-Thomas à Saint-Étienne. Selon les premiers éléments, ses agresseurs seraient liés à La France Insoumise.
Une “attaque coordonnée” selon les militants RN
Matthieu, jeune militant du RN présent lors de l’agression, parle d’une véritable embuscade :
On les a vus faire du repérage avant. Au moment de partir, vers 11h30, au niveau de la Bourse du travail, on a vu quatre individus masqués, habillés tout en noir qui viennent vers nous, qui nous poussent, qui nous menacent.
– Matthieu, militant RN
Les militants étaient alors cinq, dont quatre personnes âgées, précise-t-il. Il assure avoir reconnu certaines personnes proches de LFI et d’organisations communistes révolutionnaires parmi les agresseurs cagoulés.
Le candidat Hervé Breuil victime d’un AVC
Suite au choc et au stress de l’agression, Hervé Breuil, 68 ans, a été victime d’un accident vasculaire cérébral selon Michel Lucs, délégué départemental du RN dans la Loire. Il a été transporté au CHU de Saint-Étienne où il est toujours hospitalisé. Son pronostic vital n’est pas engagé mais il devra rester en observation pendant 8 jours.
Un climat tendu depuis le début de la campagne
D’après le témoignage des militants RN, l’ambiance était tendue depuis le début de la semaine lors des opérations de tractage :
- Présence systématique de militants de gauche et antifascistes en même temps qu’eux sur les marchés
- Intimidations verbales et tentatives d’empêcher la distribution de tracts
- Climat hostile et menaçant à leur égard
Suite à cette agression, le Rassemblement National a décidé de suspendre toutes ses opérations de tractage dans la 2ème circonscription de la Loire. Trois plaintes ont été déposées et une enquête est en cours pour identifier formellement les agresseurs.
Des réactions politiques indignées
De nombreux responsables politiques, y compris des adversaires du RN, ont immédiatement condamné cette agression :
La violence n’a pas sa place en démocratie, d’où qu’elle vienne. Mes pensées vont à Hervé Breuil, à qui je souhaite un prompt rétablissement.
– Élisabeth Borne, Première Ministre
S’en prendre physiquement à un candidat en raison de ses idées est une attaque contre la République. J’appelle au calme et à la retenue en cette période électorale.
– Gérald Darmanin, Ministre de l’Intérieur
De son côté, Marine Le Pen a dénoncé “la violence des milices d’extrême-gauche qui veulent faire taire ceux qui ne pensent pas comme eux”, et apporté son soutien à son candidat.
Cet événement soulève à nouveau la question des tensions et de la radicalisation politique en France. Il montre que la violence peut surgir à tout moment, contre n’importe qui, en raison de ses convictions. Un épisode choquant qui assombrit encore un peu plus cette campagne des législatives déjà très tendue et clivée.