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Irak : Saisie Record de Captagon Venant de Syrie

Une tonne de captagon saisie en Irak, cachée dans des planches à repasser ! Ce coup de filet record révèle un trafic colossal depuis la Syrie. Que cache encore ce réseau ?

Imaginez un camion roulant sous un ciel brûlant, traversant des frontières poreuses, transportant ce qui semble être des planches à repasser anodines. Et si ces objets du quotidien dissimulaient en réalité un secret bien plus sombre ? En Irak, les autorités viennent de mettre la main sur une cargaison stupéfiante : plus d’une tonne de captagon, une drogue puissante venue tout droit de Syrie via la Turquie. Cette saisie, qualifiée de « record » par les responsables, soulève une question troublante : jusqu’où s’étend ce trafic qui gangrène le Moyen-Orient ?

Un Coup de Filet Historique en Irak

Ce n’est pas tous les jours qu’une opération antidrogue fait trembler les réseaux criminels. Récemment, les forces de sécurité irakiennes ont intercepté un camion pas comme les autres. À l’intérieur, pas de marchandises banales, mais **sept millions de pilules de captagon**, soigneusement dissimulées dans des planches à repasser. Une prise impressionnante, orchestrée grâce à une collaboration entre les unités du Kurdistan autonome et des informations cruciales venues d’Arabie saoudite.

Le porte-parole du ministère de l’Intérieur a dévoilé les détails : le véhicule, parti de Syrie, a transité par la Turquie avant d’atteindre Bagdad. Là, un trafiquant local attendait la livraison. Mais les forces de l’ordre ont frappé au bon moment, arrêtant deux Irakiens et un Syrien impliqués dans l’opération. Une source proche du dossier précise que cette saisie, totalisant 1,1 tonne, est la plus importante de ces dernières années dans le pays.

Le Captagon : Une Drogue Qui Défie les Frontières

Le captagon, qu’est-ce que c’est exactement ? À l’origine, ce nom désigne un médicament utilisé pour traiter des troubles comme la narcolepsie. Mais aujourd’hui, il s’agit d’une amphétamine synthétique, produite à grande échelle et prisée dans certaines régions du monde, notamment au Moyen-Orient. Sa particularité ? Un effet stimulant puissant, qui attire aussi bien les consommateurs que les trafiquants prêts à tout pour écouler leurs stocks.

Entre 2019 et 2023, environ 82 % du captagon saisi au Moyen-Orient provenait de Syrie.

– D’après un rapport des Nations unies

Ce n’est pas une nouveauté : la Syrie, sous l’ancien régime, était devenue une plaque tournante de cette drogue. Après la chute de ce pouvoir en décembre dernier, des découvertes macabres ont confirmé les soupçons : des hangars entiers remplis de pilules, abandonnés par les anciens fabricants. Pourtant, le trafic ne s’arrête pas là, et l’Irak en paie le prix.

Un Fléau Régional en Pleine Expansion

Si cette saisie fait les gros titres, elle n’est que la partie émergée de l’iceberg. Ces dernières années, l’Irak a vu le trafic de drogue exploser. Selon une étude récente, le pays a confisqué un record de **24 millions de comprimés** en 2023, soit plus de quatre tonnes. Une valeur marchande estimée entre 84 et 144 millions de dollars. Des chiffres qui donnent le vertige et témoignent d’une crise bien installée.

  • 2019-2023 : Hausse spectaculaire du trafic en Irak.
  • 2022 : Saisie de six millions de pilules dans le pays.
  • 2023 : Un pic historique avec 24 millions de comprimés interceptés.

Le problème dépasse les frontières irakiennes. La Jordanie, point de passage clé, et l’Arabie saoudite, principal marché de consommation, sont aussi en première ligne. Face à cette menace, ces pays ont uni leurs forces, partageant renseignements et stratégies pour contrer les réseaux. Mais est-ce suffisant ?

La Syrie : De Narco-État à Chaos Persistant

Longtemps accusée de transformer son territoire en usine à captagon, la Syrie reste un acteur central de ce commerce illicite. Sous l’ancien régime, la production était quasi industrielle, avec des installations disséminées sur la côte ou dans des zones comme le Qalamoun. Après le bouleversement politique de décembre, les nouvelles autorités ont mis la main sur des stocks impressionnants, cachés dans des bases militaires ou des entrepôts oubliés.

Mais la fin d’un régime ne signifie pas la fin du trafic. D’après une source diplomatique, les réseaux s’adaptent avec une résilience déconcertante. Même si les grandes figures ont fui, les opérateurs locaux maintiennent la machine en marche, écoulant des réserves ou relançant la production. « Le contrôle du territoire reste fragile », confie cette source, soulignant les défis économiques et les sanctions qui compliquent la lutte.

Des Réseaux Qui Résistent à Tout

Comment un trafic peut-il survivre à autant de bouleversements ? La réponse tient en un mot : **adaptabilité**. Les contrebandiers ne s’arrêtent pas aux frontières ni aux changements de pouvoir. Un expert basé en Syrie affirme que, malgré l’arrêt des usines côtières, des cellules actives continuent d’opérer, notamment entre la Syrie et le Liban. Les pilules circulent, les routes changent, mais le commerce perdure.

Zoom sur les chiffres : En cinq ans, le trafic de captagon a littéralement explosé au Moyen-Orient, avec la Syrie comme épicentre.

Cette « résilience » des trafiquants pose un défi majeur. Les stocks existants, accumulés sous l’ancien régime, sont encore écoulés, tandis que de nouvelles productions émergent dans des zones moins surveillées. Un casse-tête pour des autorités déjà débordées.

Une Lutte Acharnée Mais Inégale

Face à ce fléau, l’Irak ne baisse pas les bras. Cette saisie record, fruit d’une coopération internationale, montre une volonté de frapper fort. Mais les moyens manquent souvent. Entre instabilité politique, ressources limitées et corruption, le combat contre le captagon ressemble à une bataille sans fin. Les pays voisins, comme la Jordanie ou l’Arabie saoudite, renforcent aussi leurs efforts, mais la drogue trouve toujours un chemin.

Année Quantité saisie Valeur estimée
2022 6 millions de pilules Non précisée
2023 24 millions de pilules 84-144 M$

Ce tableau illustre une tendance claire : le trafic s’intensifie, et les saisies suivent. Mais pour chaque cargaison interceptée, combien passent entre les mailles du filet ?

Quel Avenir pour la Région ?

Le captagon n’est pas qu’une drogue : c’est un symbole des crises qui secouent le Moyen-Orient. Entre guerres, instabilité politique et pauvreté, les conditions sont réunies pour que ce commerce prospère. La saisie en Irak est une victoire, certes, mais elle rappelle aussi l’ampleur du problème. Tant que la Syrie reste un terrain instable, et que les réseaux s’adaptent, le captagon continuera de circuler.

Pour les autorités, le défi est double : démanteler les filières tout en s’attaquant aux racines du mal. Une mission titanesque, mais essentielle pour enrayer ce fléau qui touche des millions de vies. Et vous, que pensez-vous de cette lutte sans fin contre une drogue qui défie toutes les frontières ?

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