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TikTok en Albanie: Négociations en cours pour éviter l’interdiction

Le sort de TikTok en Albanie est en suspens. Malgré la menace d'interdiction, le Premier ministre laisse entrevoir une possible issue après des échanges "constructifs" avec la plateforme. Mais à quelles conditions ? Affaire à suivre...

Le feuilleton TikTok continue en Albanie. Alors que le Premier ministre Edy Rama avait annoncé fin décembre vouloir interdire la populaire application dans son pays, le ton semble s’adoucir après une rencontre avec une haute responsable de la plateforme à Davos. Des « discussions constructives » qui laissent présager un possible revirement.

L’Albanie va-t-elle vraiment bannir TikTok ?

C’est la question qui agite le pays depuis plusieurs semaines. En décembre, le chef du gouvernement albanais Edy Rama avait pris tout le monde de court en annonçant son intention d’interdire TikTok, l’application de partage de vidéos suivie par plus d’un milliard d’utilisateurs dans le monde. Une décision radicale prise après le décès d’un adolescent de 14 ans lors d’une rixe, apparemment liée à un conflit né sur les réseaux sociaux.

À l’époque, Edy Rama avait affirmé que cette mesure, mûrement réfléchie, avait été décidée en concertation avec les associations de parents d’élèves. Face aux demandes d’explications de TikTok, il avait répondu avec fermeté que « le réseau social n’avait aucun droit d’en exiger ». En Albanie, avait-il martelé, « ce sont les Albanais qui décident, pas les propriétaires de l’algorithme ». Un discours qui ne semblait laisser que peu de place à la négociation.

Vers une main tendue de TikTok

Mais coup de théâtre cette semaine. Lors du Forum économique mondial de Davos, Edy Rama a rencontré Christine Grahn, l’une des principales dirigeantes de TikTok en Europe. Un tête-à-tête qui semble avoir porté ses fruits, puisque le Premier ministre évoque désormais une discussion « ouverte et constructive ». Selon lui, plusieurs « jalons de collaboration » ont été établis pour les mois à venir.

Du côté de TikTok, on confirme le caractère positif de cet échange, assurant qu’un « accord existe pour travailler avec le gouvernement albanais et répondre à ses inquiétudes ». Un revirement qui pourrait donc permettre d’éviter le bannissement pur et simple de l’application. À condition, prévient tout de même Edy Rama, que les engagements pris soient respectés. Dans le cas contraire, « nous serons contraints de maintenir la fermeture de l’accès à la plateforme », insiste-t-il.

Un nouveau front pour TikTok

Cette affaire s’inscrit dans un contexte délicat pour TikTok. Deux jours avant la rencontre de Davos, Donald Trump signait un décret suspendant pour 75 jours une loi adoptée par le Congrès américain en 2024. Celle-ci imposait à ByteDance, maison-mère chinoise de l’application, de vendre ses activités sous peine d’interdiction sur le sol américain. Une épée de Damoclès qui pèse lourd sur l’avenir de la plateforme.

En Europe aussi, les nuages s’amoncellent. Plusieurs institutions, dont la Commission européenne et le Parlement, ont récemment banni TikTok des appareils professionnels de leurs employés. En cause : des inquiétudes grandissantes sur la sécurité des données et de potentielles ingérences de Pékin.

L’Albanie n’est donc qu’un front parmi d’autres pour le réseau social. Mais un front crucial, car une interdiction, même dans un petit pays, créerait un précédent préoccupant. Les prochaines semaines seront décisives pour savoir si TikTok parviendra à rassurer Tirana. Et, au-delà, à apaiser les craintes croissantes suscitées par son modèle.

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