L’incarcération de l’écrivain algérien Boualem Sansal soulève une vague d’indignation dans le monde littéraire et au-delà. Emprisonné depuis un mois, l’auteur de renommée internationale est accusé par les autorités algériennes d’atteinte à la sûreté de l’État pour des propos tenus lors d’interviews données à l’étranger. Une accusation que son avocat, Me François Zimeray, juge totalement infondée.
Une détention « injustifiée » selon son avocat
« Il ne faut vraiment rien connaître à la prison pour justifier la détention de Boualem Sansal », s’indigne Me Zimeray. L’avocat français, qui s’est vu refuser l’entrée sur le territoire algérien la semaine passée alors qu’il souhaitait rencontrer son client, dénonce une incarcération abusive.
J’ai parcouru le Code pénal algérien et je vois mal comment les propos qu’il aurait pu tenir, de surcroît à l’étranger dans des médias peu diffusés en Algérie, ont pu porter atteinte à la sûreté d’une nation de 45 millions d’habitants.
Me François Zimeray
Selon des sources proches du dossier, l’état de santé de Boualem Sansal, âgé de 75 ans, serait préoccupant. Il aurait été transféré à plusieurs reprises à l’hôpital depuis le début de sa détention. Une situation alarmante qui renforce la détermination de ses soutiens à obtenir sa libération rapide.
Une mobilisation internationale
Face à ce qu’ils considèrent comme une atteinte intolérable à la liberté d’expression, de nombreux écrivains, intellectuels et défenseurs des droits humains à travers le monde ont exprimé leur solidarité avec Boualem Sansal. Des rassemblements et des veillées sont organisés dans plusieurs villes pour réclamer sa remise en liberté immédiate et sans condition.
Le cas de l’auteur algérien est également evoqué dans les plus hautes sphères diplomatiques. Plusieurs gouvernements occidentaux auraient fait part de leur préoccupation aux autorités algériennes et appelé à respecter les droits fondamentaux de Boualem Sansal, dont celui à un procès équitable.
L’espoir d’un dénouement rapide
Malgré le refus essuyé la semaine dernière, Me Zimeray ne perd pas espoir de pouvoir se rendre prochainement en Algérie pour rencontrer son client et assurer sa défense dans les meilleures conditions. L’avocat se dit prêt à saisir les instances internationales compétentes si la situation devait perdurer.
La séquestration d’un écrivain en raison de ses opinions n’est pas un sujet franco-algérien. Ça interpelle tous ceux qui, dans le monde, croient en l’esprit critique. Lorsque les autorités comprendront qu’il y a un problème multilatéral, peut-être se rendront-ils compte qu’ils sont allés trop loin.
Me François Zimeray
Pour l’heure, tous les espoirs se portent vers une issue positive rapide qui verrait Boualem Sansal recouvrer la liberté et retrouver les siens. Car au-delà de l’écrivain, c’est un homme qui est aujourd’hui privé de ses droits les plus élémentaires. Un homme dont le seul crime semble avoir été de faire entendre une voix libre et singulière dans un pays où le pouvoir ne tolère guère la contradiction.
La liberté d’expression, un combat de tous les instants
Le destin de Boualem Sansal apparaît malheureusement comme un terrible rappel : la liberté d’expression, si essentielle au progrès des sociétés et à l’épanouissement des individus, demeure un combat de tous les instants. Un combat qu’il nous faut mener sans relâche, avec force et détermination, pour que le verbe créateur ne soit jamais réduit au silence par l’arbitraire et l’obscurantisme.
En attendant des jours meilleurs, une pensée émue et solidaire va vers Boualem Sansal, sa famille et tous ceux qui à travers le monde subissent la répression pour avoir eu le courage de faire entendre leur voix. Puissent-ils trouver dans notre soutien et notre mobilisation la force de tenir bon et de poursuivre leur précieux combat pour la liberté.