Lors d’une récente interview, l’ancienne chancelière allemande Angela Merkel est revenue sur l’accueil massif de réfugiés syriens en Allemagne en 2015, une décision qui avait suscité de vives controverses à l’époque. Alors que le débat sur les demandeurs d’asile syriens resurgit en Europe suite au renversement de Bachar al-Assad, Merkel maintient que ce choix était le bon.
Une question de dignité humaine pour Merkel
Selon l’ex-dirigeante allemande, accueillir ces personnes en détresse qui fuyaient le régime d’Assad au péril de leur vie était une question de dignité humaine. Elle reconnaît que ce fut un défi complexe et de taille pour le pays, mais souligne que les valeurs européennes commandaient d’agir ainsi.
La dignité de chaque individu compte.
Angela Merkel
Pour Merkel, l’alternative qui aurait consisté à repousser les réfugiés par la force n’était pas envisageable d’un point de vue éthique. Cependant, elle admet que la montée du racisme et de l’extrême-droite qui a accompagné la crise migratoire reste problématique.
Prendre au sérieux l’immigration clandestine
Tout en défendant le choix de l’accueil, Angela Merkel insiste sur la nécessité de prendre au sérieux la question de l’immigration clandestine. Elle appelle à une coopération des partis démocratiques sur ce sujet épineux, ainsi qu’à un travail avec les pays d’origine des migrants.
L’Allemagne, qui compte la plus importante diaspora syrienne d’Europe avec près d’un million de ressortissants, avait été en première ligne lors de la crise de 2015-2016. Cette politique d’ouverture avait valu à Merkel de nombreuses critiques dans son propre camp conservateur.
Un héritage contrasté de l’ère Merkel
Malgré les polémiques, l’ancienne chancelière semble assumer pleinement ce pan controversé de son bilan. Son plaidoyer pour la dignité des réfugiés détonne dans un contexte européen où plusieurs pays, Allemagne en tête, ont gelé le traitement des demandes d’asile syriennes.
Si la gestion de la crise migratoire restera comme l’un des grands défis du long règne d’Angela Merkel, ses prises de position récentes montrent qu’elle entend défendre cet aspect de son héritage. Un héritage contrasté, entre valeurs humanistes et montée des populismes, qui continuera sans doute de faire débat.