La scène politique philippine est secouée par une nouvelle controverse impliquant la vice-présidente Sara Duterte. Selon des sources proches du dossier, une coalition d’activistes a déposé lundi une plainte en destitution à son encontre, l’accusant de multiples méfaits dont la corruption et l’incitation à la violence.
Cette plainte initiée par une alliance de groupes de la société civile a reçu le soutien du parti d’opposition Akbayan. Cependant, son approbation au Parlement reste incertaine car il faudrait réunir le soutien d’un tiers des élus pour déclencher une procédure au Sénat. Un défi de taille dans le contexte politique actuel.
Des accusations graves et multiples
En déposant cette plainte, les activistes cherchent à obtenir la destitution de la vice-présidente pour plusieurs motifs graves :
- Violation de la Constitution
- Corruption et pots-de-vin
- Trahison de la confiance du public
- Autres crimes et délits majeurs
Teresita Quintos Deles, l’une des plaignantes et militante connue, accuse sans détour Mme Duterte de bafouer l’État de droit. Selon elle, la vice-présidente aurait « réduit la fonction publique à une plateforme de rhétorique violente, d’enrichissement personnel, de privilèges élitistes et à un bouclier d’impunité ».
Une vice-présidente déjà dans la tourmente
Cette plainte survient alors que Sara Duterte est déjà visée par une enquête concernant des menaces de mort qu’elle aurait proférées à l’encontre du président Ferdinand Marcos. Convoquée par la justice fin novembre après des propos polémiques, elle a nié en bloc, qualifiant ces accusations de « farce ».
Mes propos controversés reflétaient simplement ma consternation concernant l’échec du gouvernement de M. Marcos à servir les Philippins alors qu’il persécute magistralement ses ennemis politiques.
Sara Duterte dans un communiqué
Une alliance politique qui se fissure
Âgée de 46 ans, Sara Duterte est la fille de l’ancien président Rodrigo Duterte. En 2022, elle avait fait équipe avec Ferdinand Marcos pour une élection présidentielle triomphale. En tant que vice-présidente, la Constitution fait d’elle la successeure désignée de Marcos s’il venait à ne pas terminer son mandat de 6 ans.
Mais à l’approche des élections générales de mi-mandat prévues l’an prochain, leur alliance montre des signes spectaculaires de rupture. Cette plainte en destitution vient encore envenimer leurs relations déjà tendues et plonge la vie politique philippine dans la tourmente.
Malgré la gravité des accusations portées contre elle, Sara Duterte n’a pas souhaité commenter l’affaire pour le moment. Son avenir politique apparaît plus incertain que jamais. Cette plainte sera-t-elle la goutte d’eau faisant déborder le vase ou la vice-présidente réussira-t-elle à s’en sortir ? Les mois à venir s’annoncent décisifs et tumultueux sur l’échiquier politique philippin.