Alors que la menace d’une motion de censure plane sur le gouvernement de Michel Barnier, un nouvel appel à la démission d’Emmanuel Macron vient de retentir. Cette fois-ci, c’est Sébastien Chenu, vice-président du Rassemblement National, qui estime que le chef de l’État devrait quitter ses fonctions pour « rendre service au pays ».
Un budget qui ne « tient pas debout » selon le RN
Sébastien Chenu a dénoncé sur LCI un budget qu’il juge incohérent et porteur de « plusieurs lignes rouges ». Parmi les points de discorde : la baisse des remboursements de médicaments, la diminution des allègements de charges pour les entreprises ou encore la création de nouvelles taxes. Des mesures que le Rassemblement National refuse de cautionner.
Ce budget ne tient pas debout. Plusieurs lignes rouges ont été dépassées.
Sébastien Chenu, vice-président du RN
Le spectre d’une motion de censure
Le parti de Marine Le Pen laisse ainsi planer la menace de voter une éventuelle motion de censure si le gouvernement venait à engager sa responsabilité via le 49.3 sur le projet de loi de finances de la Sécurité sociale (PLFSS). Un scénario de plus en plus probable alors que les débats budgétaires s’annoncent très compliqués à l’Assemblée.
Si une telle motion venait à être adoptée, le gouvernement Barnier serait renversé et contraint de gérer les affaires courantes en attendant la nomination d’un nouveau Premier ministre. Une situation inextricable qui replongerait la France dans une profonde crise politique, cinq mois seulement après des législatives anticipées.
L’appel à la démission d’Emmanuel Macron se fait pressant
Pour Sébastien Chenu, la responsabilité de ce blocage incombe directement à Emmanuel Macron. Selon le député RN, le président de la République devrait tirer les conséquences de son échec et quitter l’Élysée :
Emmanuel Macron rendrait service au pays en quittant sa fonction de président de la République et permettrait de redessiner une ligne politique au bénéfice de la France.
Sébastien Chenu, vice-président du RN
Un appel à la démission présidentielle qui n’est pas sans rappeler celui lancé il y a quelques semaines par Jean-Luc Mélenchon. Le leader de La France insoumise avait lui aussi estimé que le chef de l’État n’était « plus en situation de gouverner » et qu’il fallait « changer de cap ».
Barnier tentera-t-il un passage en force ?
Face à ces menaces, Michel Barnier dispose de peu d’options. S’il veut éviter une motion de censure sur le budget de la Sécurité sociale qui signerait probablement la fin de son aventure à Matignon, le Premier ministre pourrait être tenté d’actionner dès lundi le 49.3.
Une stratégie à hauts risques puisque les oppositions n’hésiteraient pas alors à déposer une motion de censure transpartisane. Les prochains jours s’annoncent donc décisifs pour l’avenir du gouvernement et d’Emmanuel Macron, plus que jamais fragilisé par cette nouvelle crise politique.
Vers une dissolution de l’Assemblée ?
Si le blocage perdurait, certains évoquent déjà l’hypothèse d’une nouvelle dissolution de l’Assemblée nationale. Un scénario catastrophe pour la majorité présidentielle, qui pourrait cette fois-ci perdre définitivement le contrôle du Parlement.
Emmanuel Macron se retrouve donc face à un choix cornélien : tenter de s’accrocher coûte que coûte au pouvoir au risque de précipiter le pays dans une spirale ingouvernable ou accepter l’idée d’un départ anticipé de l’Élysée. Une décision lourde de conséquences qui déterminera l’avenir politique des cinq prochaines années.
