C’est un dénouement aussi soudain que tragique dans une affaire qui avait profondément choqué le Finistère et au-delà. Le septuagénaire néerlandais accusé d’avoir froidement abattu une fillette britannique de 11 ans en juin dernier est décédé en prison la semaine passée, a-t-on appris mardi auprès du parquet de Brest. Atteint d’une grave maladie, il avait été placé sous bracelet électronique en raison de son état de santé.
Un crime qui a sidéré la communauté
Le drame, d’une violence inouïe, s’était noué un beau jour de juin à Plonévez-du-Faou, paisible bourg du centre Finistère. Sur fond de conflit de voisinage exacerbé, Dirk R., 71 ans, ouvre le feu sur la famille de ses voisins britanniques. La petite fille de 11 ans est mortellement touchée. Son père de 50 ans est grièvement blessé à la tête. Sa mère et sa sœur de 8 ans sont plus légèrement atteintes.
Le mobile de ce déchaînement de violence? Une exaspération face aux « travaux multiples qu’entreprenait » le père de famille sur sa propriété, notamment le bruit de sa tronçonneuse. « Il y a eu au fil des années une exaspération profonde qui a conduit à ce drame », indique une source proche de l’enquête. Le couple néerlandais, au casier vierge, avait été testé positif au cannabis et à l’alcool juste après les faits.
L’espoir d’un procès s’envole
Avec le décès en détention du principal suspect, c’est tout espoir de procès qui s’évanouit pour la famille endeuillée. Elle devra faire son deuil sans passer par la case justice. Une perspective difficile pour cette fratrie britannique installée depuis peu dans la région et qui a vu son quotidien paisible basculer dans l’horreur en une fraction de seconde, sous les assauts d’une folie meurtrière.
La compagne de Dirk R., une septuagénaire belge, avait elle aussi été mise en examen pour non-assistance à personne en danger et placée sous contrôle judiciaire. L’enquête devra déterminer son degré d’implication exacte dans ce dossier hors normes.
Un fait divers qui marquera les esprits
Au-delà de son issue fatale, cette affaire laissera des traces dans les mémoires, par sa violence gratuite et son absurdité. Elle rappelle qu’un quotidien serein peut virer au cauchemar en un instant, pour des motifs souvent futiles voire absurdes.
Elle souligne aussi la nécessité d’une vigilance de tous les instants et d’un dialogue apaisé entre voisins. Car derrière chaque conflit anodin en apparence peut se tapir un engrenage infernal et des drames humains d’une infinie tristesse, comme l’a brutalement rappelé ce fait divers qui endeuille le Finistère.