Un magnifique Clasico sur le terrain, une triste réalité en tribunes. Mercredi dernier, le FC Barcelone a infligé une véritable correction à son grand rival du Real Madrid, l’emportant 4-0 dans un Santiago Bernabeu médusé. Malheureusement, ce festival offensif des Blaugranas a été entaché par des incidents racistes visant deux jeunes joueurs du Barça, Lamine Yamal et Alejandro Baldé.
Une soirée gâchée par des insultes indignes
Alors qu’il célébrait son but du 3-0, le jeune prodige Lamine Yamal, seulement âgé de 16 ans, a distinctement entendu des cris racistes provenant des tribunes madrilènes à son encontre, mais aussi envers son coéquipier Alejandro Baldé. Un comportement indigne et inacceptable qui n’a malheureusement rien de surprenant dans le contexte du football espagnol, régulièrement confronté à ce fléau.
Conscient de la gravité des faits, le Real Madrid a immédiatement diligenté une enquête interne pour tenter d’identifier les auteurs de ces propos racistes. Une réaction rapide et ferme qu’il convient de saluer, même si elle apparaît presque comme un réflexe tant les incidents de ce type sont fréquents dans les stades de Liga.
Trois arrestations, une première étape
Fort heureusement, la collaboration entre le Real Madrid et les forces de l’ordre a rapidement porté ses fruits. Dès ce samedi, la police nationale espagnole a annoncé l’arrestation de trois individus, reconnus coupables “d’avoir eu une attitude xénophobe et porté atteinte à la dignité et l’intégrité morale des deux footballeurs”. Une première victoire dans la lutte contre le racisme qui gangrène le football espagnol.
Mais il ne faut pas se voiler la face. Ces trois arrestations, aussi satisfaisantes soient-elles, ne règlent en rien le problème de fond. Le racisme est profondément ancré dans une frange des supporters, et il faudra un travail de longue haleine, à la fois répressif et éducatif, pour tenter d’endiguer ce phénomène nauséabond.
La responsabilité des clubs pointée du doigt
Au-delà des sanctions individuelles, il est temps que les clubs prennent leurs responsabilités face à ces dérapages récurrents. Trop souvent, les directions se contentent de condamner mollement, sans prendre de mesures concrètes pour assainir leurs tribunes. Pourtant, des solutions existent, à commencer par l’exclusion à vie des fautifs et un meilleur encadrement des groupes de supporters.
Il ne suffit plus de s’indigner ponctuellement à chaque incident. Il faut passer à l’action, et vite. Clubs, instances, pouvoirs publics, supporters… C’est l’affaire de tous.
Une source proche du dossier
Des initiatives sont également à prendre en matière de prévention et de sensibilisation. À l’image du travail effectué en Angleterre depuis de nombreuses années, les clubs espagnols doivent multiplier les actions dans les stades et en dehors, en impliquant les joueurs, pour faire évoluer les mentalités et promouvoir la tolérance.
Le football espagnol à la croisée des chemins
L’heure n’est plus aux belles paroles et aux incantations. Le football espagnol est face à un choix crucial : soit il prend enfin ce problème à bras le corps, avec des actes forts, soit il continuera de trainer cette image détestable qui nuit gravement à sa réputation. Les prochaines semaines, et la réponse apportée à ce triste épisode du Clasico, seront déterminantes.
En attendant, tout le soutien des amoureux du ballon rond doit aller à Lamine Yamal, Alejandro Baldé et tous les autres joueurs victimes au quotidien de ce racisme décomplexé. Eux qui ne demandent qu’à exprimer leur talent sont les premières victimes de la bêtise et de l’intolérance. Il est temps de dire stop, une fois pour toutes.