Le vent semble tourner à Washington. Alors que le dépouillement des bulletins de vote se poursuit au lendemain des élections de mi-mandat américaines, les républicains se rapprochent d’une prise de contrôle totale du Congrès. Déjà assurés de reprendre le Sénat, ils sont désormais confiants dans leur capacité à conserver leur fine majorité à la Chambre des représentants, malgré une quarantaine de sièges encore indéterminés.
Une victoire historique en vue pour le parti de Trump
Si ces pronostics se confirment, il s’agirait d’un tournant majeur de la vie politique américaine. Dominer à la fois le Sénat et la Chambre donnerait en effet à Donald Trump et aux républicains une très large marge de manœuvre pour gouverner et faire adopter leurs réformes, lorsque l’ancien président reprendra les rênes du pays en janvier prochain.
De quoi galvaniser les troupes conservatrices. Le chef républicain de la Chambre sortante, Mike Johnson, se montre particulièrement optimiste :
Alors que les résultats continuent de tomber, il est clair que, comme nous le prédisions, les républicains sont sur le point d’obtenir le contrôle de la Maison Blanche, du Sénat et de la Chambre. Cette élection historique a démontré qu’une majorité d’Américains veut des frontières sûres, des prix plus bas, la paix par la puissance et un retour au bon sens.
Le sort de la Chambre pas encore scellé
Malgré cet enthousiasme, l’issue du scrutin n’est pas encore définitivement tranchée pour la chambre basse. Si les démocrates ont réussi à renverser trois sièges républicains dans l’État de New York, ils n’ont en revanche pas été en mesure de l’emporter dans d’autres circonscriptions disputées.
La Californie, où le dépouillement est toujours en cours, concentre de nombreuses incertitudes. Les candidats républicains y font pour l’instant la course en tête dans plusieurs circonscriptions clés. Mais avec plus de 40 sièges qui restent à attribuer, principalement dans l’ouest du pays, obtenir un résultat final pourrait encore prendre de longs jours.
Le Sénat bascule, les nominations facilitées
Côté Sénat en revanche, le verdict est sans appel. Profitant de la dynamique trumpiste, les républicains ont fait basculer la chambre haute dans la nuit de mardi à mercredi. Ils devraient y décrocher entre 52 et 55 sièges, sur 100, alors que les démocrates en avaient jusqu’ici le contrôle avec une courte majorité de 51 élus.
Cette confortable avance permettra notamment au futur président Trump de faire approuver plus facilement ses nominations aux postes clés de la nouvelle administration. Un changement de taille, comme le souligne Mitch McConnell, poids lourd républicain du Sénat :
Cette élection était je crois, en partie, un référendum sur l’administration précédente.
Une Cour suprême déjà acquise aux conservateurs
Avec la présidence et le Congrès, c’est donc l’ensemble de l’échiquier politique fédéral américain qui s’apprête à passer sous pavillon républicain. Une mainmise accentuée par le troisième pilier de l’État : la Cour suprême, déjà largement remaniée dans un sens conservateur par Donald Trump lors de son premier mandat.
Les démocrates semblent donc partis pour perdre tout contre-pouvoir et laisser les mains libres à leurs adversaires pour mettre en œuvre leur programme. À moins d’un improbable retournement de situation lors du dépouillement final des bulletins de vote.
Les vrais enjeux encore à venir
Mais au-delà des considérations de politique intérieure, ce sont surtout les implications internationales de cette victoire républicaine qui interrogent. Avec son style abrasif et son approche isolationniste, Donald Trump avait bousculé nombre d’alliances traditionnelles des États-Unis lors de son précédent passage à la Maison Blanche.
Son retour aux affaires, avec cette fois le soutien sans faille du Congrès, pourrait marquer un véritable tournant dans les relations diplomatiques américaines. Et indirectement peser sur de nombreux dossiers internationaux brûlants, du conflit ukrainien à la lutte contre le réchauffement climatique.
Des défis de taille pour celui qui incarne le retour en force du trumpisme triomphant, une fois sa victoire confirmée. Mais seules les prochaines semaines nous diront réellement quelle direction entend donner le bouillonnant milliardaire à l’Amérique, et quelles seront les répercussions pour le reste du monde de ce basculement politique d’ampleur.