C’est un coup de filet remarquable qu’ont réalisé les gendarmes ce samedi 21 septembre à Machecoul-Saint-Même, tranquille bourgade située à une vingtaine de kilomètres de la station balnéaire de Pornic en Loire-Atlantique. Au terme de plusieurs mois d’une enquête rondement menée, les forces de l’ordre sont parvenues à démanteler un important réseau de trafic de stupéfiants qui avait pris ses quartiers depuis peu dans le centre-ville.
Une enquête minutieuse couronnée de succès
Tout a commencé il y a quelques mois, lorsque la brigade de recherches de Pornic a eu vent d’un trafic de drogue en train de s’implanter dans la commune voisine de Machecoul-Saint-Même. Très vite, une enquête a été ouverte afin d’identifier les protagonistes et de surveiller leurs faits et gestes. Filatures, écoutes, recoupements d’informations… un travail de fourmi a été mené dans la plus grande discrétion.
Et ce samedi matin, le déclic tant attendu : un renseignement “très précis” est communiqué aux gendarmes, ouvrant une fenêtre d’opportunité pour passer à l’action. Immédiatement, les unités de terrain sont dépêchées sur place et investissent l’appartement ciblé en plein centre-ville, interpelant au passage un homme de 28 ans soupçonné de faire partie du réseau.
Il fallait agir vite, la brigade était sur le pont, prête à intervenir dès qu’on aurait le feu vert. Avec une information comme celle-là, on savait que c’était le moment ou jamais.
– Un gendarme ayant participé à l’opération
Armes et stupéfiants saisis en quantité
Lors de la perquisition de l’appartement, qui servait de lieu de stockage au réseau, les enquêteurs mettent la main sur un véritable arsenal :
- Un fusil de chasse avec des cartouches
- 1200 euros en liquide
- Une balance de précision
- 150g de cannabis
- 5g d’ecstasy
La “nourrice” de 32 ans à qui appartenait le logement a elle aussi été placée en garde à vue. Commerçants et riverains du quartier, bien que surpris par cette descente de police, ont salué l’intervention des forces de l’ordre.
On sentait bien qu’il se passait des choses bizarres depuis quelques temps, avec des va-et-vient suspects. Bravo aux gendarmes, il était temps que ça cesse !
– Un voisin soulagé
Un phénomène de plus en plus préoccupant
Pour Étienne Naud, chef d’escadron à la compagnie de gendarmerie de Pornic qui a supervisé l’opération, ce démantèlement met en lumière une tendance de fond très inquiétante : l’implantation des réseaux de drogue dans les zones rurales et les villes moyennes, qui s’accompagne d’une banalisation de la présence d’armes à feu chez les trafiquants.
Dans le cas de Machecoul-Saint-Même, une douzaine de clients réguliers du réseau ont d’ores et déjà été identifiés et entendus. Ils avaient pris leurs habitudes au pied de l’immeuble, où ils venaient s’approvisionner en toute impunité. Un manège qui n’aura pas duré bien longtemps…
Deux suspects déférés devant la justice
Suite à leur garde à vue, le trafiquant présumé et sa complice présumée ont été déférés ce mercredi devant le tribunal judiciaire de Nantes. Placés sous contrôle judiciaire dans l’attente de leur jugement, ils comparaîtront lors d’une audience prévue le 6 novembre prochain.
Un délai que les enquêteurs comptent bien mettre à profit pour approfondir leurs investigations et tenter de remonter les filières d’approvisionnement. Car au vu des quantités saisies, le réseau de Machecoul-Saint-Même n’était probablement que la partie émergée de l’iceberg. La lutte contre les stupéfiants est loin d’être terminée en Loire-Atlantique…
