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L’Ecosse interdit aux violeurs de s’identifier comme femmes en prison

L'Ecosse met fin à une politique controversée permettant aux violeurs de s'identifier comme femmes en prison. La cheffe de la police affirme que les auteurs d'infractions sexuelles graves seront désormais répertoriés selon leur sexe biologique, suscitant un débat houleux sur l'identité de genre dans le système carcéral...

En Écosse, un changement majeur secoue actuellement le système carcéral. La cheffe de la police, Jo Farrell, a en effet déclaré que les personnes reconnues coupables d’infractions sexuelles graves alors qu’elles étaient transgenres ne pourront désormais plus s’identifier comme des femmes dans les prisons. Cette décision, qui intervient dans un contexte de confusion autour de la politique de genre de la police écossaise, soulève d’importantes questions sur la sécurité des détenues et relance le débat sur la place des personnes transgenres dans la société.

Une définition du viol qui exclut les femmes transgenres

Au cœur de cette polémique se trouve la définition même du viol dans la législation écossaise. Comme l’a souligné Jo Farrell, ce crime ne peut être commis que par un homme, car il implique une pénétration par un pénis sans consentement. Dès lors, une personne assignée homme à la naissance mais s’identifiant comme femme ne peut légalement être considérée comme une “femme violeur”. Cette précision légale remet en question la possibilité pour les délinquants sexuels de choisir leur identité de genre dans le système pénitentiaire.

Des affaires très médiatisées

Cette déclaration de la cheffe de la police intervient alors que plusieurs cas impliquant des suspects transgenres ont défrayé la chronique ces derniers mois. Des voix se sont élevées pour dénoncer les risques que ferait peser la présence de femmes transgenres, condamnées pour des crimes sexuels, dans des prisons pour femmes. La sécurité et le bien-être des détenues cisgenres sont au cœur des préoccupations.

Vous ne pouvez commettre ce crime qu’en tant qu’homme.

– Jo Farrell, cheffe de la police écossaise

Une politique de genre confuse

Jusqu’à présent, la politique de la police écossaise en matière d’identité de genre des suspects semblait pour le moins ambiguë. Des officiers avaient affirmé que la preuve de l’identité de genre d’un suspect n’était pas requise à moins d’être « pertinente » pour le crime. Une demande d’accès à l’information datant de 2021 avait même révélé qu’un violeur s’identifiant comme une femme devait être enregistré comme tel dans les systèmes de police. Cette approche, jugée trop permissive par certains, est aujourd’hui remise en cause.

Un débat de société plus large

Au-delà de la question carcérale, c’est tout le débat sur la place des personnes transgenres dans la société qui est ravivé par cette affaire. Comment concilier le respect de l’identité de genre avec les impératifs de sécurité et de justice ? Quelles doivent être les limites à la reconnaissance de l’identité choisie lorsque des crimes graves sont en jeu ? Ces interrogations complexes divisent l’opinion et suscitent des réactions passionnées de part et d’autre.

Des réactions contrastées

Si les associations féministes et de victimes se félicitent de ce qu’elles considèrent comme une décision de bon sens, les organisations de défense des droits des personnes LGBT+ dénoncent une stigmatisation et une remise en cause des droits durement acquis. Elles craignent qu’une telle mesure n’ouvre la voie à d’autres restrictions et ne contribue à renforcer les préjugés envers les personnes transgenres.

Une question loin d’être tranchée

La déclaration de Jo Farrell marque un tournant dans la politique de genre des prisons écossaises, mais elle est loin de clore le débat. De nombreuses questions restent en suspens quant aux modalités concrètes d’application de cette nouvelle ligne. Les prisons devront-elles systématiquement aligner l’identité des détenus sur leur sexe biologique, même lorsque leur transition est légalement reconnue ? Quid des personnes en cours de transition ? Les réponses à ces interrogations façonneront le visage du système carcéral écossais dans les années à venir.

Une chose est sûre : la question de l’identité de genre dans les prisons est symptomatique de débats sociétaux plus vastes qui continueront d’agiter l’Écosse et le monde. Entre volonté d’inclusion et impératifs sécuritaires, l’équilibre est fragile et le chemin vers le consensus encore long. L’affaire des “femmes violeurs” écossaises n’est qu’un chapitre de plus dans cette histoire complexe où s’entrechoquent droits individuels, justice et perception sociale de la transidentité.

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