À un peu plus d’un an de l’élection présidentielle américaine de 2024, la course à la Maison Blanche s’annonce d’ores et déjà particulièrement serrée. Alors que Donald Trump part favori côté républicain, la candidate démocrate Kamala Harris peine encore à s’imposer, devant faire face aux profondes divisions de son camp sur les questions identitaires et raciales. Parviendra-t-elle à rassembler les siens pour éviter un nouveau coup de tonnerre façon 2016 ?
Harris doit fédérer un parti démocrate éclaté
Portée par “l’effet Kamala” lors de sa désignation, la colistière de Joe Biden a vu son élan quelque peu retomber ces derniers mois. En cause : la difficulté à faire converger les différents courants démocrates autour de sa candidature, en particulier sur les délicates questions identitaires et raciales qui continuent de fracturer le parti.
Pour Jean-Éric Branaa, maître de conférences à l’université Paris-Panthéon-Assas et auteur de “Kamala Harris, l’Amérique du futur” :
“Sur la question identitaire, Kamala Harris devra réconcilier les courants divergents du Parti démocrate pour éviter qu’un scénario similaire à celui de 2016 ne se reproduise.”
Jean-Éric Branaa
Un véritable casse-tête pour la candidate, qui doit à la fois séduire l’aile gauche et les minorités, tout en rassurant l’électorat modéré. Le tout avec un adversaire républicain qui n’hésite pas à jouer des divisions.
Trump favori, mais pas intouchable
Côté républicain, Donald Trump fait figure de grand favori pour décrocher l’investiture du “Grand Old Party”. Porté par une base électorale fidèle et galvanisée, l’ex-président conserve une emprise forte sur l’appareil républicain.
Mais le magnat de l’immobilier n’est pas pour autant invincible. Empêtré dans de multiples affaires judiciaires, critiqué pour sa gestion erratique de la crise du Covid-19, il peine encore à élargir son socle électoral au-delà de ses supporteurs les plus inconditionnels. De quoi laisser une opportunité à Kamala Harris ?
Un duel à l’issue incertaine
À ce stade, les sondages donnent les deux candidats au coude-à-coude, avec un léger avantage pour Donald Trump. Mais comme en 2016, où les projections donnaient Hillary Clinton largement gagnante, la prudence reste de mise.
D’autant que des “événements” comme une nouvelle poussée de la pandémie ou un krach boursier pourraient venir rebattre les cartes à tout moment. Sans compter les inévitables “coups” des deux camps pour tenter de déstabiliser l’adversaire.
Quoiqu’il en soit, cette élection présidentielle 2024 s’annonce passionnante, avec un suspense qui devrait tenir les Américains et le monde entier en haleine jusqu’au bout. Verdict final en novembre 2024.