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L’immobilier français en crise à l’approche des élections

78% des notaires conseillent de vendre son bien immobilier avant les élections par crainte d'une crise. Le marché immobilier paralysé par l'incertitude politique ?

Alors que la France se prépare à des élections cruciales, le marché immobilier semble retenir son souffle. Un récent sondage mené par la plateforme Immonot révèle en effet que près de 8 notaires sur 10 conseillent actuellement à leurs clients de vendre leur bien, par crainte des répercussions que pourrait avoir le résultat du scrutin sur le secteur. Un constat alarmant qui témoigne de l’incertitude ambiante.

Des notaires de plus en plus inquiets

Interrogés fin juin par Immonot, seulement 8% des notaires se disaient optimistes quant à l’évolution de leur activité dans les mois à venir, contre 58% de pessimistes anticipant une chute des transactions. Un retournement spectaculaire par rapport au sondage précédent réalisé fin avril, où ils étaient encore 18% à tabler sur une hausse.

Pour expliquer ce revirement, les notaires pointent du doigt l’incertitude politique qui plane sur le pays. “Tout changement politique a un effet plus ou moins désastreux sur l’activité immobilière”, analysent les auteurs de l’étude. Selon eux, difficile d’imaginer un retour de la confiance et une reprise du marché avant que la situation politique ne se stabilise, ce qui semble hautement improbable d’ici la fin de l’année.

Vendre maintenant, le conseil majoritaire

Dans ce contexte morose, pas étonnant donc que 78% des notaires sondés conseillent aujourd’hui à leurs clients de vendre. Un chiffre éloquent, même s’il faut noter que 15% continuent malgré tout de considérer que c’est le moment d’acheter, l’immobilier conservant son image de valeur refuge aux yeux d’une partie des professionnels.

Il est très improbable en effet qu’une situation politique plus stable intervienne avant la fin de l’année et que se dessine alors une reprise du marché immobilier.

Etude Immonot

Seuls 7% des sondés préfèrent préconiser à leurs clients de patienter. Un attentisme qui pourrait coûter cher si les prévisions des plus alarmistes se confirment et que les prix finissent par chuter fortement. Le spectre d’un krach immobilier, même s’il n’est pas ouvertement évoqué, semble en tout cas bel et bien planer au-dessus du marché.

Un marché paralysé par la peur

Déjà confronté à une conjoncture économique dégradée et à la remontée des taux d’intérêt, l’immobilier français voit donc son horizon encore s’assombrir avec cette nouvelle épée de Damoclès électorale. De quoi refroidir brutalement les ardeurs des acheteurs potentiels, qui préfèrent reporter leur projet en attendant d’y voir plus clair.

Reste à savoir désormais si les vendeurs suivront massivement les recommandations des notaires et se résoudront à brader leurs biens pour s’en débarrasser au plus vite. Si tel est le cas et que l’offre finit par submerger largement la demande, la baisse des prix tant redoutée pourrait s’avérer inéluctable. Avec le risque d’entrer alors dans une spirale négative dont il sera difficile de sortir.

Sur fond de crise du logement, le marché immobilier aborde donc la séquence électorale à venir dans un climat particulièrement anxiogène. Et l’attitude des notaires, en première ligne pour prendre le pouls du secteur, n’incite guère à l’optimisme. Si même les professionnels qui ont vu passer bien des crises se mettent à conseiller de vendre à tout prix, il y a en effet fort à parier que le pire est malheureusement à venir pour l’immobilier français.

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