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Le Divorce en Russie, Un Outil de Financement de la Guerre ?

La Russie fait face à de lourdes difficultés financières pour soutenir son "opération spéciale" en Ukraine. Poutine vient de trouver une solution aussi surprenante que controversée pour renflouer les caisses de l'État. Découvrez comment le divorce est devenu un enjeu stratégique majeur pour le Kremlin...

En pleine offensive militaire en Ukraine, la Russie doit faire face à une situation économique des plus compliquées. Entre sanctions internationales, dépenses militaires colossales et déficit budgétaire abyssal, le Kremlin doit trouver de nouvelles sources de financement pour poursuivre son “opération spéciale”. C’est dans ce contexte que Vladimir Poutine vient de dégainer une mesure aussi surprenante que controversée : multiplier par huit les frais de divorce dans le pays.

Le Divorce, Une Manne Financière Inattendue Pour le Kremlin

Selon plusieurs médias russes, une proposition de loi a été rédigée par le ministère des Finances pour faire passer les frais de procédure de divorce de 650 roubles actuellement, à 5000 roubles, soit près d’un quart du salaire minimum mensuel dans le pays. Un bond vertigineux qui pourrait rapporter gros à l’État russe, alors que le pays détient l’un des taux de divorce les plus élevés au monde avec près de 700.000 procédures enregistrées en 2023.

Pour financer la guerre en Ukraine, chaque rouble compte.

Un haut responsable du ministère des Finances russe

Une augmentation des frais de divorce qui intervient alors que le pays doit combler un déficit budgétaire estimé à 32 milliards de dollars. Le Kremlin, qui a vu son budget militaire exploser cette année, passant de 60 à 140 milliards de dollars, cherche par tous les moyens à trouver de nouvelles marges de manœuvre financières.

Objectif : Endiguer les Divorces et Relancer la Natalité

Au-delà de l’aspect purement financier, cette mesure s’inscrit également dans la volonté de Vladimir Poutine d’endiguer la recrudescence des divorces dans le pays et de relancer la natalité, un enjeu crucial pour l’avenir démographique de la Russie. Dans un discours prononcé en novembre dernier, le maître du Kremlin appelait les femmes russes à avoir autant d’enfants que leurs grands-mères jadis, sept ou huit, invoquant de “merveilleuses traditions”.

Un Texte Qui Fait Polémique

Mais cette proposition de loi, qui doit entrer en vigueur au 1er janvier 2025, fait déjà polémique dans le pays. De nombreuses voix s’élèvent pour dénoncer une mesure injuste, qui pénaliserait avant tout les ménages les plus modestes. D’autres y voient une ingérence de l’État dans la vie privée des citoyens et un retour en arrière sociétal majeur pour les droits des femmes en Russie.

À l’heure où la pression financière des Occidentaux s’intensifie sur la Russie, avec de nouvelles sanctions visant quasiment toute entité étrangère qui entretient encore des liens avec Moscou, Vladimir Poutine semble prêt à tout pour trouver de nouvelles sources de financement, quitte à s’attaquer au portefeuille de ses concitoyens. Une stratégie risquée, alors que le mécontentement gronde déjà dans le pays face à une situation économique et sociale qui ne cesse de se dégrader.

D’Autres Mesures Controversées Pour Renflouer les Caisses

Le projet de loi ne se limite pas uniquement aux frais de divorce. Il prévoit également de tripler les frais pour changer de nom dans les documents officiels, passant de 1500 à 5000 roubles. Mais aussi d’augmenter substantiellement les frais de plainte auprès de l’office antitrust du pays pour les entreprises, qui grimperaient de 35.000 à 400.000 roubles.

Le gouvernement russe avait déjà annoncé précédemment son intention d’augmenter les impôts sur les entreprises et les hauts revenus, une mesure qui devrait commencer à apporter des recettes supplémentaires au budget dès 2025. Mais cela sera-t-il suffisant pour combler le gouffre financier auquel fait face le pays ?

Une Équation Budgétaire Insoluble Pour la Russie ?

Car la Russie doit faire face à une équation budgétaire qui semble de plus en plus insoluble. D’un côté, des dépenses militaires qui explosent avec la poursuite du conflit en Ukraine. De l’autre, des revenus qui s’effondrent sous le poids des sanctions économiques internationales et de l’exode des entreprises étrangères. Sans oublier une économie en berne, une inflation galopante et un rouble qui ne cesse de dégringoler.

La Russie est en train de s’enfoncer dans une spirale infernale dont il sera très difficile de sortir.

Un économiste russe

Dans ce contexte, la multiplication par huit des frais de divorce ressemble plus à un pansement sur une jambe de bois qu’à une solution pérenne aux problèmes économiques du pays. Mais pour Vladimir Poutine, tous les moyens semblent bons pour tenter de renflouer les caisses de l’État et poursuivre coûte que coûte son offensive en Ukraine, quitte à faire payer le prix fort à sa propre population. Un pari risqué, alors que le mécontentement social ne cesse de monter dans le pays.

La Russie se trouve aujourd’hui face à des choix cornéliens pour financer sa guerre et maintenir son économie à flot. Entre mesures d’austérité, hausses d’impôts et coupes budgétaires, les options sont limitées et toutes aussi douloureuses pour la population. La proposition de loi sur l’augmentation des frais de divorce en est l’illustration parfaite. Reste à savoir jusqu’où Vladimir Poutine sera prêt à aller dans cette fuite en avant, et combien de temps les Russes accepteront de payer le prix fort de ses ambitions militaires. L’avenir du pays pourrait bien se jouer dans les prochains mois.

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