ActualitésInternational

Haïfa se prépare à une guerre imminente contre le Hezbollah

Dans le nord d'Israël, la ville d'Haïfa se prépare au pire. Face à la menace grandissante du Hezbollah à la frontière libanaise, autorités et civils s'organisent. Découvrez les préparatifs impressionnants mis en place pour faire face à une guerre qui semble de plus en plus inévitable...

Au nord d’Israël, dans la grande ville portuaire d’Haïfa, un sentiment d’inquiétude plane. Les tensions avec le Hezbollah, la puissante milice chiite basée de l’autre côté de la frontière libanaise, n’ont cessé de s’intensifier ces derniers mois. Ici, on redoute qu’un simple incident ne dégénère en un nouveau conflit ouvert. Face à cette menace, les autorités et la population se préparent au pire.

Un hôpital souterrain prêt à toute éventualité

Signe de cette préparation : la transformation spectaculaire du parking souterrain de l’hôpital Rambam, le plus grand établissement médical du nord d’Israël. Situé à 9 mètres sous le niveau de la mer, cet espace de 20 000 m2, autrefois dédié aux véhicules, a été métamorphosé en un véritable hôpital de guerre. Lits médicalisés, salles de soins, blocs opératoires… Tout est prêt pour accueillir un afflux massif de blessés en cas d’attaque.

Nous sommes parés à toute éventualité. En quelques heures, nous pourrons doubler notre capacité et prendre en charge 1100 patients

– Michael Halberthal, directeur de l’hôpital Rambam

La hantise des roquettes du Hezbollah

Car ce que tout le monde redoute ici, c’est bien une pluie de roquettes s’abattant sur Haïfa et sa région, comme lors du dernier conflit majeur en 2006. Le Hezbollah disposerait aujourd’hui d’un arsenal de plus de 100 000 missiles, capable de frapper l’ensemble du territoire israélien. Une menace prise très au sérieux par l’Etat hébreu.

Les sirènes d’alerte, les courses vers les abris anti-bombardements, Haïfa a déjà connu cela par le passé. Mais 17 ans après, le spectre d’une nouvelle guerre se fait plus présent que jamais. Dans les rues de la ville, les check-points de l’armée se multiplient, les patrouilles s’intensifient. La tension est presque palpable.

Une population partagée entre inquiétude et résilience

Face à cette situation, les habitants oscillent entre angoisse et fatalisme. Beaucoup ont déjà vécu les affres des précédents conflits et savent à quoi s’attendre. D’autres, notamment parmi les plus jeunes, découvrent cette réalité. Mais tous doivent s’y préparer, à leur manière.

C’est dur de vivre avec cette épée de Damoclès au-dessus de nos têtes. Mais nous n’avons pas le choix, il faut continuer à avancer, tout en étant prêts au pire

– Yael, une habitante d’Haïfa

Malgré l’inquiétude, la vie suit son cours à Haïfa. Les cafés sont pleins, les plages fréquentées. Une façon pour la population de s’accrocher à une normalité de plus en plus précaire. Car chacun en est conscient : le fragile équilibre pourrait basculer à tout moment.

Israël et le Hezbollah, ennemis et voisins

Le conflit larvé entre Israël et le Hezbollah dure depuis des décennies. Créé au début des années 80 en réaction à l’invasion israélienne du Liban, le “Parti de Dieu” s’est imposé comme le fer de lance de la “résistance” face à “l’entité sioniste”. Un discours qui résonne fortement dans le monde arabe et au-delà.

Pour le Hezbollah, le combat contre Israël est existentiel, idéologique. C’est ce qui fait sa force et son intransigeance

– Karim Emile Bitar, directeur de l’Institut de recherches et d’études sur le Moyen-Orient

Du côté israélien, le Hezbollah est perçu comme une menace stratégique majeure, soutenue par l’Iran, l’ennemi juré de l’Etat hébreu. Son important arsenal militaire et son influence politique au Liban en font un adversaire redoutable et imprévisible.

Les raisons de l’escalade

Plusieurs facteurs expliquent la montée des tensions actuelles. Le contentieux frontalier autour des champs gaziers en Méditerranée, les actions de plus en plus provocatrices du Hezbollah, le durcissement de la politique israélienne… Autant d’éléments qui alimentent la poudrière.

La situation est extrêmement volatile. Le moindre incident, la moindre étincelle pourrait mettre le feu aux poudres

– Un diplomate européen en poste à Tel-Aviv

Haïfa, cité symbole

Dans ce contexte, Haïfa incarne à elle seule les enjeux et les craintes du moment. Troisième ville d’Israël, centre économique vital, elle est aussi à portée des roquettes du Hezbollah. Une cible symbolique et stratégique de choix.

Haïfa est notre Achille. Touchée, c’est tout Israël qui vacille. Le Hezbollah le sait et joue de cette menace

– Avi Vaknin, ancien colonel de l’armée israélienne

Alors dans cette cité d’ordinaire paisible, on retient son souffle. Les habitants scrutent le ciel et guettent la frontière, conscients de vivre sur un volcan. Les autorités planifient et anticipent, espérant le meilleur mais préparant le pire. Car à Haïfa plus qu’ailleurs, on sait que la prochaine guerre n’est peut-être qu’une question de temps.

Passionné et dévoué, j'explore sans cesse les nouvelles frontières de l'information et de la technologie. Pour explorer les options de sponsoring, contactez-nous.