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Zones Tampons Autour des Cliniques d’Avortement au Royaume-Uni

Le Royaume-Uni met en place des "zones tampons" autour des cliniques d'avortement pour protéger les femmes des militants anti-IVG. Cette mesure fait débat mais vise à garantir un accès serein aux soins. Découvrez les détails de ce dispositif et ses implications...

Un nouveau dispositif est entré en vigueur ce jeudi au Royaume-Uni : l’instauration de « zones tampons » autour de toutes les cliniques et hôpitaux pratiquant des interruptions volontaires de grossesse (IVG). Concrètement, un périmètre de protection de 150 mètres est établi pour tenir à distance les militants anti-avortement et ainsi permettre aux femmes d’accéder sereinement à ces établissements de santé. Une mesure déjà en place en Écosse et en Irlande du Nord, qui suscite le débat.

Un droit fondamental à protéger

L’objectif affiché du gouvernement britannique est clair : faire en sorte que les femmes se sentent en sécurité lorsqu’elles ont recours à l’avortement, un droit pourtant acquis de longue date au Royaume-Uni. Mais dans les faits, de nombreuses patientes font encore l’objet de pressions de la part de certains groupes militants aux abords des cliniques.

L’accès à des services d’avortement est un droit fondamental et personne de devrait subir des intimidations ou des agressions lorsqu’il cherche à accéder à des soins.

Kerry Abel, présidente de l’association Abortion Rights

Au sein de ces nouvelles « zones tampons », toute action visant à influencer le choix d’une femme d’interrompre sa grossesse sera considérée comme une infraction. Cela inclut la distribution de prospectus, qu’ils contiennent des informations factuelles ou de la désinformation sur l’IVG, ainsi que le fait de brandir des slogans ou de prier silencieusement.

Un sujet qui divise

Si les associations pro-choix saluent cette initiative gouvernementale, les opposants à l’avortement y voient une atteinte à leur liberté d’expression. Certains groupes anti-IVG estiment en effet que les manifestants sont pacifiques et se contentent d’informer les femmes sur les alternatives possibles.

C’est un jour de honte pour notre pays. Ceux qui manifestent devant les lieux pratiquant l’avortement sont des chrétiens pacifiques et compatissants qui veulent s’assurer que les femmes sont informées de leurs options.

Isabel Vaughan-Spruce, porte-parole de l’organisation « March For Life UK »

Pourtant, plusieurs condamnations ont déjà été prononcées ces derniers mois à l’encontre de militants ayant exercé des pressions sur des femmes venues se faire avorter, preuve que le phénomène est bien réel. Un prédicateur septuagénaire a ainsi été condamné en février dernier pour avoir manifesté près d’une clinique londonienne en brandissant un verset de la Bible.

Une application au cas par cas

Face aux inquiétudes, le gouvernement se veut rassurant. Le ministère de l’Intérieur a publié une série de consignes à destination des forces de l’ordre et de la justice pour permettre une application proportionnée de la loi. Il y est précisé que les actions « non-violentes » ne constitueront pas nécessairement une infraction et devront être évaluées au cas par cas.

L’enjeu sera donc de trouver le juste équilibre entre la nécessaire protection des femmes et le respect des libertés individuelles. Une ligne de crête sur laquelle les autorités britanniques devront avancer avec prudence dans les mois à venir, sous le regard attentif des pro et anti-avortement.

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