Longtemps hostile à la vidéosurveillance, la ville de Villeurbanne opère un virage à 180 degrés. La municipalité dirigée par le maire socialiste Cédric Van Styvendael a voté le doublement du nombre de caméras de surveillance sur son territoire. Une décision motivée par la recrudescence du trafic de drogue et de la délinquance.
Un revirement sécuritaire pour Villeurbanne
Bastion historique de la gauche, Villeurbanne s’était longtemps montrée réticente à déployer des caméras de vidéosurveillance. Mais face à la détérioration de la situation sécuritaire, la mairie a décidé d’agir. Lors du dernier conseil municipal, les élus ont voté une enveloppe de 500 000 euros pour doubler le parc existant et passer de 200 à 400 caméras.
Les caméras en elles-mêmes ne sont qu’un outil au service de la présence humaine
Yann Crombecque, adjoint à la sécurité
Cette décision fait suite à une série de règlements de comptes sur fond de trafic de drogue qui a secoué le quartier du Tonkin au printemps dernier. Face à la pression des habitants, la municipalité a dû revoir sa position sur la vidéosurveillance, outil qu’elle juge néanmoins insuffisant s’il n’est pas couplé à une présence humaine renforcée sur le terrain.
Recruter plus de policiers municipaux
Depuis le début du mandat, la ville a embauché de nouveaux policiers municipaux, portant leurs effectifs à 62 agents. Une brigade spécialisée de terrain sera également déployée dans le quartier sensible du Tonkin pour épauler les forces de l’ordre.
Un choix controversé
Si la majorité municipale soutient ce changement de cap sécuritaire, tous les élus ne sont pas sur la même longueur d’onde. Les groupes communiste et insoumis ont voté contre ces nouveaux investissements dans la vidéosurveillance, estimant que leur efficacité n’est pas prouvée. Ils plaident pour privilégier les moyens humains et la prévention.
Près d’un million d’euros pour un dispositif non évalué c’est très, voire trop, cher payé.
Gaëtan Constant, adjoint LFI au maire
Malgré ces réticences, la majorité assume ce tournant et compte bien aller plus loin. 40 nouveaux points seront couverts, notamment aux abords des établissements scolaires, avec l’installation de 200 caméras fixes et 2 nomades supplémentaires.
Miser aussi sur la prévention
Pour équilibrer son approche, la municipalité a également voté un plan d’actions préventives centré sur le quartier du Tonkin. Financé par l’État et abondé par la ville, il vise à proposer des alternatives aux mineurs impliqués dans les trafics. Un budget jugé insuffisant par l’opposition de gauche.
Avec ce nouveau cap sécuritaire, Villeurbanne suit le mouvement de fond qui traverse les villes françaises. Reste à savoir si cette surveillance accrue portera ses fruits et convaincra les derniers réfractaires. Les prochains mois seront décisifs pour juger de son efficacité sur le terrain.