Valladolid : La Révolte des Supporters Contre Ronaldo

Imaginez un stade en ébullition, où la passion des supporters se transforme en une tempête de colère. À Valladolid, ce samedi, les fans du Real Valladolid préparent une action spectaculaire : jeter 60 000 billets à l’effigie de leur propre président, la légende brésilienne Ronaldo, lors du match contre le FC Barcelone. Cette révolte, annoncée sur les réseaux sociaux, n’est pas seulement un coup d’éclat. Elle révèle une fracture profonde entre les supporters et celui qui dirige leur club depuis 2018. Mais qu’est-ce qui a poussé ces aficionados à un tel geste ?

Une Protestation Symbolique et Puissante

Le Real Valladolid, actuellement lanterne rouge de la Liga, vit une saison cauchemardesque. Avec seulement 16 points en 33 journées, le club est déjà condamné à la relégation en Deuxième Division. Mais ce n’est pas seulement la performance sportive qui attise la colère des supporters. L’annonce récente de la volonté de Ronaldo de vendre le club a mis le feu aux poudres. Pour les fans, cette décision est perçue comme un abandon, une trahison de celui qu’ils voyaient comme un sauveur il y a sept ans.

Pour exprimer leur mécontentement, les supporters ont imaginé une action aussi visuelle que symbolique : distribuer 60 000 billets à l’image de Ronaldo à l’entrée du stade José Zorrilla, puis les jeter sur la pelouse à la 12e minute du match contre Barcelone. Cette minute n’a pas été choisie au hasard. Elle représente l’année 2012, lorsque Valladolid a retrouvé l’élite après une saison en Segunda. Un clin d’œil nostalgique à une époque où l’espoir régnait.

Ronaldo, de Héros à Paria

Lorsque Ronaldo, double Ballon d’Or et icône du football mondial, a racheté 51 % des parts du Real Valladolid en 2018 pour environ 30 millions d’euros, l’enthousiasme était palpable. Les supporters rêvaient d’un renouveau, d’une ambition nouvelle pour leur club, habitué à naviguer entre la première et la deuxième division. Mais sept ans plus tard, le bilan est amer. Sous la présidence de Ronaldo, Valladolid n’a jamais dépassé la 13e place en Liga (en 2020) et a enchaîné les relégations et promotions, un véritable ascenseur entre les divisions.

Les critiques des supporters ne se limitent pas aux résultats sportifs. Beaucoup reprochent à Ronaldo un manque d’investissement émotionnel et financier dans le club. Contrairement à d’autres propriétaires de clubs, comme ceux de Séville ou de l’Atlético Madrid, Ronaldo est perçu comme distant, plus businessman que passionné. Sa décision de mettre le club en vente, relayée par la presse espagnole, a été la goutte d’eau qui a fait déborder le vase.

« On a cru en lui, mais il nous a laissés tomber. Ce club, c’est notre âme, pas un jouet pour millionnaires. »

Un supporter anonyme sur les réseaux sociaux

Un Club en Crise : Les Chiffres Parlent

Pour mieux comprendre la frustration des supporters, un coup d’œil aux performances du club s’impose. Voici un résumé des dernières saisons sous l’ère Ronaldo :

Ce tableau illustre l’instabilité chronique du club. Avec trois relégations en sept ans, Valladolid est devenu l’archétype du club yo-yo, incapable de se stabiliser dans l’élite. Les supporters estiment que Ronaldo n’a pas su apporter la vision stratégique nécessaire pour faire progresser l’équipe.

Pourquoi Cette Action Contre Barcelone ?

Le choix du match contre le FC Barcelone pour cette protestation n’est pas anodin. Leader incontesté de la Liga, Barcelone attire les foules et les caméras du monde entier. En jetant ces billets sous les yeux des médias internationaux, les supporters espèrent maximiser l’impact de leur message. Ils veulent non seulement interpeller Ronaldo, mais aussi alerter les potentiels acheteurs sur l’importance de respecter l’identité et l’histoire du club.

De plus, le contraste entre les deux clubs est saisissant. D’un côté, Barcelone, un géant européen avec une gestion parfois critiquée mais soutenue par une base de fans passionnée. De l’autre, Valladolid, un club modeste dont les supporters se sentent délaissés par leur propriétaire. Cette confrontation devient ainsi une tribune idéale pour exprimer leur frustration.

Les Supporters, Âme du Football

Le geste des supporters de Valladolid rappelle une vérité fondamentale du football : les fans sont bien plus que des spectateurs. Ils sont l’âme des clubs, ceux qui portent les couleurs dans les bons comme dans les mauvais moments. À Valladolid, les supporters se sentent trahis par un propriétaire qu’ils accusent de privilégier ses intérêts financiers à la passion du football.

Ce type de protestation n’est pas inédit. En Angleterre, les supporters de Manchester United ont manifesté contre la famille Glazer pendant des années. En Allemagne, les fans de clubs comme le RB Leipzig ont dénoncé les modèles de propriété axés sur le profit. À Valladolid, l’action des billets est une nouvelle illustration de ce combat pour préserver l’identité des clubs.

Quel Avenir pour Valladolid ?

Avec la relégation actée et la vente potentielle du club, l’avenir du Real Valladolid est incertain. Si Ronaldo parvient à trouver un acheteur, les supporters esp exigent un nouveau propriétaire capable de redonner espoir aux fans. Mais pour l’instant, la priorité reste la survie du club en Segunda et la reconstruction d’une relation de confiance avec les supporters.

Les prochains mois seront cruciaux. Une chose est sûre : les supporters ne lâcheront rien. Leur action de samedi n’est qu’un début. Ils promettent d’autres initiatives si Ronaldo persiste dans sa volonté de vendre sans consulter les fans. Pour eux, Valladolid n’est pas qu’un club, c’est une famille, une histoire, une identité.

Un Message Universel

L’histoire de Valladolid dépasse les frontières de l’Espagne. Elle pose une question universelle : à qui appartiennent vraiment les clubs de football ? Aux propriétaires, aux joueurs, ou aux supporters qui les font vivre ? À travers leur geste, les fans de Valladolid rappellent que le football, avant d’être un business, est une passion collective.

Ce samedi, lorsque les billets pleuvront sur la pelouse du stade José Zorrilla, le monde entier aura les yeux rivés sur Valladolid. Ce ne sera pas seulement une protestation, mais un cri du cœur. Un cri pour dire que le football appartient à ceux qui l’aiment, pas à ceux qui le vendent.