Aux portes de Lyon, sur les rives du Rhône, un projet de barrage hydroélectrique crée la discorde. Élus et riverains s’opposent, tiraillés entre le développement des énergies renouvelables et la préservation d’un joyau naturel. Sur ce dernier tronçon sauvage du fleuve, l’un des plus aménagés d’Europe, les enjeux sont de taille.
Un maire en première ligne
Jérôme Grausi, maire de Saint-Romain-de-Jalionas en Isère, n’a jamais été un passionné de politique. Pourtant, depuis son élection en 2020, il se retrouve au cœur d’une bataille qui le dépasse. « Entre le Covid, la crise énergétique et maintenant le barrage, c’est costaud pour un premier mandat », confie-t-il. Son agenda est rythmé par d’innombrables réunions sur un seul sujet : le projet de barrage hydroélectrique auquel il s’oppose fermement.
Un site naturel d’exception menacé
Le tronçon concerné, long de plusieurs kilomètres, abrite une biodiversité riche et préservée. Dernière portion « sauvage » du Rhône, il offre des paysages uniques et une zone humide essentielle pour de nombreuses espèces. « Sous couvert de produire de l’énergie décarbonée, on va détruire tout cet environnement », s’insurge Jérôme Grausi.
Ce projet va à l’encontre de tous nos efforts pour préserver le cadre de vie et l’attractivité de notre territoire.
– Jérôme Grausi, maire de Saint-Romain-de-Jalionas
Un projet inscrit dans la stratégie nationale
Pourtant, ce 20ème et dernier barrage envisagé sur le Rhône s’inscrit dans la stratégie de développement des énergies renouvelables portée par l’État. Face à l’urgence climatique et à la nécessité de diversifier le mix énergétique, l’hydroélectricité apparaît comme une solution séduisante. Mais à quel prix pour l’environnement local ?
Une mobilisation citoyenne grandissante
Autour de Jérôme Grausi, un collectif citoyen s’est constitué pour dire non au barrage. Pétitions, manifestations, actions de sensibilisation… Les opposants multiplient les initiatives pour faire entendre leur voix. « Nous ne laisserons pas bétonner notre rivière sans réagir », martèle une habitante engagée.
- De nombreux riverains craignent les impacts sur la faune, la flore et les paysages
- Les activités de loisirs et de tourisme liées au Rhône sont aussi menacées
La nécessité d’un débat apaisé
Face à cette situation tendue, les autorités tentent de jouer l’apaisement et le dialogue. Des réunions publiques sont organisées, des études d’impact lancées. L’enjeu : trouver un équilibre entre impératifs énergétiques et écologiques. Un défi de taille qui suscite des débats passionnés aux quatre coins de l’Hexagone.
Il est crucial que toutes les parties prenantes puissent s’exprimer et être entendues. Nous devons trouver une voie médiane, acceptable par tous.
– Un représentant de l’État
Le feuilleton du barrage de Saint-Romain-de-Jalionas est loin d’être terminé. Il illustre à lui seul toute la complexité de la transition énergétique et de ses impacts territoriaux. Entre défense de l’environnement local et enjeux globaux, le débat promet d’être encore long et animé sur les rives du Rhône. Et partout ailleurs.