C’est une visite d’État pour le moins singulière qui débute ce lundi à Paris. Le roi des Belges Philippe et son épouse la reine Mathilde entament un séjour officiel de trois jours en France, avec au programme un déjeuner à Matignon en compagnie du Premier ministre français Michel Barnier. Une rencontre au sommet qui pourrait bien donner lieu à quelques échanges savoureux sur la question des chefs de gouvernement.
La Belgique, un royaume sans gouvernail
Car si la France a connu cet été un rocambolesque feuilleton politique pour dénicher son nouveau locataire de Matignon, entre trêve olympique et petites manœuvres en coulisses, la situation est encore plus inextricable chez nos voisins belges. Cela fait en effet plus de quatre mois maintenant, depuis les élections législatives couplées aux européennes du 9 juin dernier, que le plat pays vit sans réel gouvernement. L’exécutif du Premier ministre libéral flamand sortant, Alexander De Croo, expédie les affaires courantes en mode mineur, faute d’avoir pu constituer une nouvelle majorité.
Un pays habitué aux longues crises politiques
Une situation de blocage dont les Belges sont malheureusement coutumiers. Le royaume détient même le record mondial de la plus longue période sans gouvernement de plein exercice, soit pas moins de 541 jours entre 2010 et 2011 !
Les crises à répétition sont inhérentes à notre système institutionnel et aux profondes divisions communautaires entre Flamands et Francophones.
analyse un politologue belge
Des divisions qui compliquent fortement la formation d’une coalition fédérale, chaque camp campant sur ses positions. Malgré de multiples rounds de négociations, les principaux partis n’arrivent toujours pas à s’entendre sur un programme commun de gouvernement. Les divergences sont particulièrement marquées sur les questions socio-économiques et budgétaires.
Le roi Philippe, un souverain aux pouvoirs limités
Face à cette impasse politique, le roi Philippe ne peut guère peser sur le cours des événements, malgré son statut de chef de l’État. La monarchie belge est en effet strictement protocolaire, le souverain n’ayant aucun pouvoir exécutif réel. Son rôle se limite pour l’essentiel à des consultations en vue de dénouer les crises, en mandatant des informateurs et autres médiateurs. Mais pour l’heure, les initiatives royales n’ont pas permis de débloquer la situation.
Une visite d’État malgré tout maintenue
C’est donc un monarque quelque peu impuissant qui foule le sol français en ce début de semaine, pour une visite qui s’annonce essentiellement protocolaire. Au programme : dîner d’État, hommage au soldat inconnu, déambulations culturelles… Mais aussi quelques entretiens économiques, la Belgique restant un partenaire commercial de premier plan pour la France.
Selon des sources diplomatiques, cette visite d’État aurait d’ailleurs bien failli être reportée, face au blocage politique persistant côté belge. Mais Paris comme Bruxelles ont finalement tenu à maintenir ce déplacement, pour ne pas donner une image de paralysie des relations franco-belges. Tout un symbole.
C’est donc un monarque quelque peu impuissant qui foule le sol français en ce début de semaine, pour une visite qui s’annonce essentiellement protocolaire. Au programme : dîner d’État, hommage au soldat inconnu, déambulations culturelles… Mais aussi quelques entretiens économiques, la Belgique restant un partenaire commercial de premier plan pour la France.
Selon des sources diplomatiques, cette visite d’État aurait d’ailleurs bien failli être reportée, face au blocage politique persistant côté belge. Mais Paris comme Bruxelles ont finalement tenu à maintenir ce déplacement, pour ne pas donner une image de paralysie des relations franco-belges. Tout un symbole.
