Les Philippines sont une fois de plus frappées par une catastrophe naturelle dévastatrice. Le typhon Toraji, quatrième à s’abattre sur l’archipel en moins d’un mois, a touché terre lundi matin dans le nord-est du pays. Son passage a contraint à l’évacuation de milliers d’habitants et entraîné la fermeture de nombreuses infrastructures. Alors que le pays peine encore à se relever des précédentes tempêtes meurtrières, les dégâts s’annoncent considérables.
Toraji sème le chaos sur son passage
D’après les informations communiquées par l’agence météorologique nationale, le typhon Toraji a touché terre vers 8h10 locales près de la ville de Dilasag, à environ 220 km au nord-est de la capitale Manille. Si aucun bilan précis n’a encore été établi, les premières remontées du terrain font état de scènes de désolation.
À Dinalungan, une localité proche de la zone d’impact, les vents déchaînés et les pluies diluviennes ont provoqué des dégâts considérables comme l’explique Merwina Pableo, responsable de la gestion des catastrophes :
Nous sommes frappés par des vents violents et de fortes pluies. Certains arbres sont renversés et l’électricité est coupée depuis hier. Nous ne pouvons pas encore sortir pour évaluer les dégâts.
Face à la menace, les autorités ont pris les devants en ordonnant l’évacuation préventive des zones les plus exposées. Selon des sources locales, au moins 1 400 personnes ont déjà été mises à l’abri à Dinalungan et Baler. Les établissements scolaires, les ports et les bâtiments administratifs ont également été fermés par précaution.
Des vents et des vagues destructeurs
Avec des vents soufflant jusqu’à 130 km/h, Toraji fait peser un danger considérable sur les zones touchées. Les services météo mettent en garde contre de possibles vagues géantes pouvant s’abattre sur les côtes de l’île principale de Luçon.
Afin de limiter les risques, les autorités ont interdit aux navires de prendre la mer dans les régions concernées. Tous les marins ont reçu l’ordre de rester au port ou de trouver un abri sûr en attendant que les éléments se calment.
Le lourd tribut des typhons aux Philippines
Toraji est le dernier d’une longue série de typhons à avoir balayé les Philippines ces dernières semaines. Fin octobre, les tempêtes tropicales Trami et Kong-rey ont fait 158 morts, laissant derrière elles un paysage de désolation.
Il y a quelques jours à peine, le super typhon Yinxing a à son tour frappé l’archipel, coûtant la vie à une jeune fille de 12 ans et causant d’importants dégâts matériels. Un bilan provisoire qui pourrait malheureusement s’alourdir dans les prochains jours.
En moyenne, ce sont une vingtaine de grosses tempêtes et typhons qui s’abattent chaque année sur les Philippines et ses eaux environnantes. Un triste record qui pourrait encore s’aggraver à l’avenir en raison du changement climatique.
L’impact grandissant du réchauffement
Une étude récente vient en effet de mettre en lumière les liens entre le dérèglement du climat et la multiplication des phénomènes extrêmes dans la région Asie-Pacifique. Selon les chercheurs, les tempêtes se forment de plus en plus près des côtes, s’intensifient plus rapidement et durent plus longtemps au-dessus des terres.
Une tendance inquiétante qui promet son lot de catastrophes pour un pays comme les Philippines, particulièrement exposé de par sa géographie. Avec une grande partie de la population vivant sur des zones côtières vulnérables, le défi est immense pour les autorités.
Face à l’ampleur de la menace, il est urgent d’agir pour renforcer la résilience du pays. Cela passe notamment par une meilleure préparation aux catastrophes, des investissements dans les infrastructures de protection et une sensibilisation accrue des populations.
Les prochains jours s’annoncent décisifs pour les Philippines alors que les équipes de secours s’affairent à porter assistance aux sinistrés et à évaluer l’étendue des dégâts. Un énième défi pour ce pays habitué aux catastrophes mais qui paie un lourd tribut au changement climatique.