C’est un drame conjugal glaçant qui s’est noué il y a peu à Saint-Gaudens, dans le sud de la France. Malik, 31 ans, un migrant en situation irrégulière, et Manon, 33 ans, se sont rencontrés il y a seulement 3 mois mais ont très vite décidé d’avoir un enfant ensemble. Mais leur histoire d’amour express a viré au cauchemar quand un violent désaccord a éclaté au sujet du nom de famille de leur bébé à naître.
Un différend qui tourne à la tentative de meurtre
D’après des sources proches de l’enquête, Manon souhaitait que leur enfant porte son nom à elle. Une volonté qui a provoqué la colère de Malik. Lors d’une violente dispute au domicile du couple en pleine nuit, le trentenaire aurait d’abord bousculé sa compagne, la faisant chuter au sol malgré sa grossesse.
C’est alors que la situation a dégénéré. Selon le récit glaçant de la future maman, son compagnon se serait assis à califourchon sur son ventre avant de tenter de lui enfoncer les doigts dans les yeux et de l’étrangler. « Je me voyais mourir », a confié Manon aux enquêteurs, encore traumatisée. En désespoir de cause, elle a fait la morte pour que son agresseur cesse son étreinte mortelle.
Le profil inquiétant de l’agresseur présumé
Malik, le mis en cause, cumule les facteurs de risque. Migrant en situation irrégulière, il encourt normalement une mesure d’expulsion du territoire français. Mais sa paternité à venir lui offre aussi une potentielle protection contre cette épée de Damoclès. Un élément qui a pu, d’après certains enquêteurs, précipiter sa volonté d’avoir un enfant avec une ressortissante française.
Déféré devant la justice à l’issue de sa garde à vue, Malik a écopé d’une peine de 6 mois de prison ferme avec mandat de dépôt. Le tribunal a aussi prononcé à son encontre une interdiction de contact avec la victime et une interdiction de territoire pour une durée de 3 ans. Des peines qui semblent bien faibles au regard du traumatisme subi par Manon et des risques encourus par son bébé à naître.
Le combat d’une future mère
Malgré le choc et l’effroi, Manon est déterminée à se reconstruire. Cette mère célibataire devra affronter seule les défis de la parentalité et panser les blessures laissées par la terrifiante agression domestique dont elle a été victime. Son calvaire interroge sur la précarité qui guette certaines femmes enceintes, a fortiori lorsque leur compagnon est en situation irrégulière.
Pour se protéger et protéger son enfant, Manon peut heureusement compter sur le soutien inconditionnel de ses proches et sur l’accompagnement d’associations spécialisées dans l’aide aux victimes de violences conjugales. Un combat de longue haleine qu’elle mènera pour offrir à son enfant une vie meilleure, loin de la brutalité et de la peur qui ont failli coûter la vie au fœtus qu’elle porte.
La régularisation des sans-papiers en question
Au-delà du seul drame humain vécu par Manon, l’affaire de Saint-Gaudens relance le débat sur la régularisation des migrants clandestins, notamment lorsqu’ils commettent des crimes ou délits sur le territoire national. Pour certains, le cas de Malik démontre que la perspective d’obtenir un titre de séjour grâce à la naissance d’un enfant français peut inciter à des comportements opportunistes, voire manipulateurs.
Reste que la situation des conjoints étrangers de ressortissants français demeure un casse-tête administratif et humain, partagé entre le respect du droit, la protection des victimes et la sanction des comportements déviants. Un équilibre d’autant plus délicat à trouver lorsque des enfants, parfois utilisés comme des moyens de pression, sont pris dans ces enjeux migratoires qui les dépassent.
Violences faites aux femmes : une mobilisation plus que jamais nécessaire
L’agression ultra-violente dont a été victime Manon rappelle tristement que la grossesse, loin de protéger, peut au contraire exacerber les risques de violences conjugales. Pour les associations de terrain, ce énième drame est un signal d’alarme quant à l’urgence de renforcer les dispositifs de prévention, de détection et de prise en charge des victimes.
En France, une femme sur dix est victime de violences conjugales. Parmi elles, 10% sont agressées pendant leur grossesse. Des chiffres glaçants, qui appellent chacun à la vigilance.
– Astrid, porte-parole de l’Union Nationale des Associations Familiales
Alors que le Grenelle des violences conjugales a accouché en 2020 de mesures ambitieuses, beaucoup reste à faire pour endiguer ce fléau, et notamment mieux protéger les femmes fragilisées par une grossesse. Un défi d’autant plus impérieux à relever lorsque, comme Manon, elles se retrouvent prises dans la spirale de la violence exercée par un compagnon lui-même en situation de grande précarité juridique et matérielle.