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Un Membre Présumé De La Fraction Armée Rouge Sort Du Silence

Un présumé membre de la Fraction Armée Rouge resurgit après plus de 30 ans de cavale. Sa lettre mystérieuse revendique son appartenance à la gauche révolutionnaire et s'excuse auprès d'anciens voisins. Mais où se cache-t-il ?

Après plus de trois décennies passées dans la clandestinité, un membre présumé de la Fraction Armée Rouge (RAF), ce groupe terroriste d’extrême-gauche allemand auto-dissous en 1998, a refait surface de manière inattendue. Burkhard Garweg, toujours activement recherché par les autorités, a en effet adressé une lettre énigmatique à l’hebdomadaire Die Taz, levant ainsi un coin du voile sur son parcours mystérieux.

Une missive ambiguë d’un révolutionnaire en cavale

Dans ce courrier sulfureux, dont l’authenticité a été confirmée par ses avocats, Garweg affirme sans détour se considérer encore comme « faisant partie de la gauche révolutionnaire ». Un positionnement idéologique qui n’a visiblement pas évolué malgré les années et l’auto-dissolution de son organisation en 1998. En revanche, le fugitif reste muet sur sa localisation actuelle, entretenant ainsi le mystère qui l’entoure depuis sa disparition.

Accusé avec deux complices d’avoir perpétré une série de braquages entre 1999 et 2016 pour financer leur vie souterraine, ainsi que d’avoir orchestré un attentat à la bombe en 1993 contre une prison en construction, Garweg semble vouloir minimiser son implication. Sans nier directement les faits, il assure qu’il était « hors de question pour eux de tuer ou blesser des gens pour se procurer de l’argent ».

Des regrets envers d’anciens voisins berlinois

Dans un passage plus introspectif, l’ancien activiste exprime aussi des regrets envers ses anciens voisins berlinois. Pendant plusieurs années, Garweg avait en effet vécu sous une fausse identité dans un camping-caravaning à l’est de la capitale allemande. « Je tiens à m’excuser auprès d’eux », écrit-il sobrement, sans pour autant renier ses convictions ou son engagement passé.

La RAF, de la lutte armée aux attentats meurtriers

Issue de la frange la plus radicale du mouvement étudiant de 1968, la Rote Armee Fraktion prônait une « guérilla urbaine » pour s’attaquer au gouvernement et aux élites allemandes. Active pendant près de trois décennies, elle est tenue pour responsable d’une trentaine d’assassinats ciblés ainsi que de nombreux attentats, braquages et enlèvements.

La RAF aura marqué d’une empreinte indélébile l’histoire allemande de l’après-guerre. Sa radicalité et sa violence ont profondément choqué l’opinion publique.

– Un historien spécialiste des mouvements extrémistes

Des anciens membres encore dans le viseur de la justice

Si la plupart des membres de la RAF ont été arrêtés ou se sont rendus au fil des années, quelques irréductibles comme Garweg restent introuvables à ce jour. Le 26 février dernier, son ancienne complice Daniela Klette a néanmoins été appréhendée à Berlin où elle vivait sous une fausse identité. Placée en détention provisoire, elle devra comme lui répondre de ses actes devant la justice.

Cette réapparition soudaine de Burkhard Garweg, par le biais d’une simple lettre, soulève de nombreuses questions. Ses motivations exactes restent floues, oscillant entre tentative de justification et vague contrition. Mais une chose est sûre : même dissous, le spectre de la RAF continue de hanter l’Allemagne et de fasciner l’opinion publique, comme en témoigne l’intérêt suscité par ces quelques lignes d’un activiste vieillissant et toujours en fuite.

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