ActualitésInternational

Cyril Ramaphosa promulgue la controversée loi Bela sur les langues à l’école

Malgré la controverse, le président sud-africain Cyril Ramaphosa a promulgué la loi Bela sur les langues d'enseignement à l'école. Une décision qui divise la coalition au pouvoir et suscite l'inquiétude de la minorité afrikaner. Quels sont les enjeux de ce texte polémique ?

La promulgation par le président sud-africain Cyril Ramaphosa de la controversée loi Bela sur les langues d’enseignement à l’école divise la coalition au pouvoir. Cette décision, annoncée ce vendredi, va à l’encontre de la position défendue par l’Alliance démocratique (DA), principal allié de l’ANC au sein du gouvernement d’unité nationale. La DA avait en effet appelé le chef de l’État à ne pas signer ce texte, menaçant « d’examiner toutes les options » dans le cas contraire.

Un texte qui attise les tensions au sein de la coalition

La loi Bela avait été suspendue pendant 3 mois, le temps de tenter de trouver un consensus au sein de la coalition hétéroclite formée après les élections de mai, où l’ANC a perdu pour la première fois la majorité absolue. Mais selon Cyril Ramaphosa, « les participants au mécanisme d’échange du GNU ont convenu que la loi devait être pleinement mise en œuvre », un avis « entériné par les dirigeants des partis du GNU » lors d’une réunion ce vendredi.

Une version contestée par la DA et d’autres petits partis de la coalition, qui s’opposent à deux articles prévoyant que les règles d’admission et la langue d’enseignement de chaque établissement, jusqu’ici décidées par les conseils de direction, soient désormais soumises à l’approbation du gouvernement. Ils craignent que cela ne nuise à l’enseignement en langue maternelle.

L’afrikaans, un enjeu sensible

La minorité afrikaner, une des bases électorales de la DA, redoute particulièrement les conséquences de cette loi pour les écoles enseignant en afrikaans, langue dérivée du néerlandais parlée par les descendants des colons européens qui ont dirigé le pays jusqu’à la fin de l’apartheid. Un sujet très sensible dans un pays encore marqué par les séquelles de la ségrégation raciale.

Des divergences croissantes au sein de la coalition

Au-delà de cette controverse, les dissensions se multiplient entre l’ANC et la DA au sein du gouvernement d’unité. La DA, qui a récolté 22% des voix en mai, critique régulièrement les positions de l’ANC (40%). Les divergences portent notamment sur la politique étrangère, Cyril Ramaphosa ayant qualifié la Russie d’« allié cher » et d’« ami précieux » lors du sommet des Brics en octobre, une proximité décriée par l’Alliance démocratique.

Le maintien au gouvernement de l’ex-ministre de la Justice Thembisile Simelane malgré un scandale financier a aussi créé des remous, même si elle a depuis été rétrogradée au poste de ministre du Logement. Autant de sujets de frictions qui mettent à l’épreuve la cohésion de cette coalition inédite dans l’histoire du pays. La promulgation de la loi Bela risque d’attiser un peu plus ces tensions.

Passionné et dévoué, j'explore sans cesse les nouvelles frontières de l'information et de la technologie. Pour explorer les options de sponsoring, contactez-nous.