Le paysage politique britannique connaît un séisme majeur à l’issue des élections législatives qui se sont tenues ce jeudi. Selon les résultats partiels, le parti travailliste mené par Keir Starmer décrochera la majorité absolue au Parlement, lui permettant de former seul le prochain gouvernement. Un retour au pouvoir retentissant pour le Labour, après 14 années passées dans l’opposition.
Une victoire historique pour les Travaillistes
Vers 4 heures du matin, le décompte des voix donnait plus de 340 sièges aux Travaillistes, dépassant largement le seuil de 326 sièges requis pour obtenir la majorité absolue à la Chambre des Communes. Un raz-de-marée qui n’atteint toutefois pas l’ampleur de celui réalisé par Tony Blair en 1997, où le Labour avait raflé 418 sièges.
Le futur Premier ministre Keir Starmer a salué ce résultat dans un discours sobre mais déterminé, promettant de mener un “renouveau national”. “Je ne vous promets pas que cela sera facile”, a-t-il toutefois prévenu, conscient de l’immense tâche qui l’attend pour redresser un pays meurtri par des années de crise.
Déroute des Conservateurs
Dans le camp d’en face, c’est la soupe à la grimace pour les Tories. Avec seulement 131 députés élus à cette heure, le Parti conservateur du Premier ministre sortant Rishi Sunak essuie son pire score depuis le début du 20ème siècle. Un résultat bien loin des 365 sièges décrochés il y a cinq ans.
Rishi Sunak a concédé la défaite, déclarant que “le parti travailliste a gagné ces élections législatives” et qu’il en assumait “la responsabilité”. Une réaction bien différente de celle d’Emmanuel Macron en France, qui avait accusé les électeurs d’avoir “mal voté” après sa défaite aux législatives de 2022.
Des Britanniques en quête de changement
L’ampleur de la victoire travailliste traduit une soif de changement profonde au sein de la société britannique. Après 14 années de pouvoir conservateur marquées par le chaos du Brexit, l’envolée des prix et un sentiment de déclin national, les électeurs ont massivement choisi de tourner la page en portant au pouvoir un dirigeant modéré de centre-gauche.
Les Britanniques ont rendu un verdict clair ce soir (…) et j’assume la responsabilité
Rishi Sunak, Premier ministre sortant
Un choix qui détonne avec la montée des populismes observée dans d’autres pays occidentaux, à l’image d’une possible victoire de l’extrême-droite en France ou d’un retour de Donald Trump à la Maison Blanche. Le Royaume-Uni semble au contraire aspirer à plus de stabilité et de rassemblement après des années de divisions.
Les défis qui attendent Keir Starmer
La tâche qui attend Keir Starmer s’annonce immense. Il devra répondre aux attentes considérables d’un pays meurtri qui aspire profondément au changement :
- Redonner un cap à une nation déchirée par le Brexit
- Endiguer l’envolée des prix qui appauvrit les familles
- Rétablir la confiance dans les services publics
- Réconcilier une société fracturée
Un défi de taille pour cet ancien avocat spécialiste des droits humains de 61 ans, qui n’a fait son entrée en politique il y a seulement 9 ans. Mais en menant le Labour à la victoire seulement 4 ans après en avoir pris les rênes, Keir Starmer a prouvé qu’il avait l’étoffe d’un dirigeant capable de relever les plus grands challenges.
Et maintenant ?
La passation de pouvoir devrait intervenir dans les prochains jours. Keir Starmer sera officiellement nommé Premier ministre par le roi Charles III, devenant le 57ème chef de gouvernement de l’histoire du Royaume-Uni. Un honneur et une responsabilité écrasante pour ce fils d’ouvrier, qui n’a eu de cesse de gravir les échelons par son talent et son travail.
Une nouvelle page s’ouvre pour le Royaume-Uni. Celle d’un renouveau national, sous la direction d’un Premier ministre déterminé à panser les plaies d’un pays meurtri. La tâche s’annonce immense, mais l’espoir est là. Place maintenant à l’action.