Le compte à rebours est lancé à Gaza. Après 15 mois d’une guerre dévastatrice entre Israël et le Hamas, un accord de cessez-le-feu doit entrer en vigueur ce dimanche. Mais à la veille de cette trêve historique, l’heure est encore à la méfiance et à l’incertitude. Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a promis de ramener « tous les otages » détenus dans l’enclave palestinienne, une condition essentielle pour Israël.
Les coulisses d’un accord fragile
Après d’intenses négociations sous l’égide du Qatar et de l’Égypte, avec le soutien des États-Unis, les termes de l’accord commencent à se dessiner. Selon des sources proches du dossier, le Hamas devra libérer 33 otages israéliens lors de la première phase, en échange de prisonniers palestiniens. Mais cette trêve reste suspendue à l’approbation finale du gouvernement israélien, qui se réunit ce dimanche.
Pour les Palestiniens, c’est un premier pas vers la levée du blocus imposé par Israël depuis plus de 15 ans. Mais la route vers une paix durable s’annonce encore longue et semée d’embûches. Au Yémen, les rebelles houthis, alliés de l’Iran, ont déjà prévenu qu’ils continueraient à « maintenir la pression » sur Israël malgré l’accord.
Netanyahu sous pression à l’approche des élections
Pour Benjamin Netanyahu, cet accord représente un enjeu crucial à quelques semaines d’élections législatives serrées. Affaibli par des affaires de corruption, le Premier ministre cherche à se présenter en « faiseur de paix » et à se relancer dans la course. Mais ses adversaires l’accusent de précipiter un accord bancal pour des raisons électoralistes.
Sur le terrain, les défis sont immenses pour consolider ce cessez-le-feu et reconstruire Gaza, ravagée par les bombardements. Des milliers de familles sont encore sans abri et les infrastructures en ruine. La communauté internationale a promis une aide d’urgence, mais la méfiance reste de mise entre Israéliens et Palestiniens après tant d’années de conflit.
Un froid glacial pour l’investiture de Trump
Loin de Gaza, les États-Unis se préparent à tourner la page Trump dans un froid polaire. Avec des températures attendues à -12°C, le président élu devra prêter serment lundi à l’intérieur du Capitole, du jamais vu depuis 40 ans. Dans les starting-blocks, sa famille s’apprête à investir la Maison Blanche dans un climat politique explosif.
Les tensions sont à leur comble après une campagne d’une virulence inédite et les spectaculaires violences du Capitole. Mais pour les partisans de Trump, c’est l’heure du « retour » et de la « revanche ». Des millions d’Américains attendent le nouveau président au tournant dans un pays profondément fracturé et déboussolé par la crise sanitaire.
TikTok au bord de l’interdiction
Dans ce climat, TikTok joue peut-être sa dernière danse ce week-end aux États-Unis. Après des mois de bras de fer avec l’administration Trump, l’application chinoise ultra-populaire doit en théorie disparaître dimanche du paysage américain. Une situation « dommageable » pour ses 130 millions d’utilisateurs selon ses défenseurs.
Mais Donald Trump, dont la propre utilisation des réseaux sociaux a suscité la controverse, semble vouloir laisser le dossier à son successeur. Une façon pour le milliardaire d’éviter un revers politique de fin de mandat et de ménager sa base électorale jeune, très présente sur TikTok. La bataille judiciaire et diplomatique autour de l’application pourrait finalement n’être qu’à ses débuts.
La Corée du Sud au bord d’une crise politique majeure
À l’autre bout du monde, c’est une autre crise politique qui se joue. En Corée du Sud, des manifestants ont fait irruption ce dimanche dans un tribunal de Séoul pour protester contre le maintien en détention du président déchu. Destitué pour abus de pouvoir et corruption, Park Geun-hye a vu sa peine confirmée en appel à 20 ans de prison.
Ses partisans dénoncent une « chasse aux sorcières politique » et un « complot » pour éliminer l’ex-présidente conservatrice. Son successeur de centre-gauche, Moon Jae-in, se retrouve en première ligne et doit gérer une situation explosive. Avec une popularité en berne et une économie fragilisée par la pandémie, la Corée du Sud navigue en eaux troubles.
Sous les feux de l’actu et les vents contraires
D’une rive à l’autre de la planète, les dirigeants naviguent dans un monde sens dessus dessous, où chaque décision est un pari sur l’avenir. Sous les feux de l’actu et les vents contraires, ils tentent d’amadouer une opinion publique de plus en plus volatile et exigeante. Un exercice d’équilibriste permanent où le moindre faux pas peut être fatal.
Dans cette valse géopolitique sous haute tension, une chose est sûre : les prochains mois s’annoncent aussi imprévisibles que périlleux. De Gaza à Washington, de Séoul à Moscou, les crises s’enchaînent et se répondent dans un tourbillon sans fin. Un ordre mondial chaotique où seuls les plus agiles sauront tirer leur épingle du jeu.
L’espoir d’une nouvelle ère ?
Pourtant, au cœur de la tempête, des lueurs d’espoir émergent ça et là. Des accords inattendus, des gestes de dialogue, des sursauts de sagesse collective. Comme si l’humanité, au bord du gouffre, retrouvait parfois le chemin de la raison. Des Israéliens et des Palestiniens qui rêvent de paix après tant de sang versé. Des Américains qui aspirent à tourner une page toxique de leur histoire. Des Sud-Coréens qui refusent la fatalité de la division.
Alors, à l’aube de cette année à haut risque, une question brûle les lèvres : et si le pire n’était finalement pas certain ? Et si, de Gaza à Séoul en passant par Washington, le monde avait rendez-vous avec une nouvelle ère ? L’Histoire nous le dira. Mais une chose est sûre : plus que jamais, notre destin collectif est entre nos mains. À nous d’en être dignes.
